Un mauvais signal – L’édito de Christophe Bonnefoy
Terroriser les terroristes, en matière de menace extrémiste. Mettre hors d’état de nuire les trafiquants et en nettoyer les quartiers, quand on parle de drogue. Ou encore être intransigeant avec les valeurs de la laïcité, notamment lorsqu’on se penche sur la question de l’Ecole. Amalgame ? Raccourci ? Rapprochement facile de problèmes indépendants les uns des autres ?
Le départ du proviseur d’un lycée parisien, après avoir été menacé de mort, a en tout cas ouvert la porte aux oppositions, qui ne se sont pas gênées pour placer dans la même marmite tous ces sujets et finalement pointer, qui un «échec collectif», qui une «défaite de l’Etat». Elles en auront conclu de manière forcément très électoraliste que demander à une élève de se plier au règlement – enlever son voile dans l’enceinte d’un établissement scolaire – peut mener au résultat inverse de celui recherché. Ou quand celui qui est censé imposer le respect, finit par devoir plier.
Ainsi, le proviseur menacé aurait fini par lâcher prise. On peut le comprendre. Selon les autorités, moins directes dans les explications, il serait plus simplement parti en retraite anticipée, la situation aidant toutefois à la décision.
Reste que le message auprès de l’opinion publique n’a pas vraiment de quoi rassurer ceux qui voient encore en l’Ecole l’un des rares espaces protégés des turpitudes extérieures. Quoi qu’on en dise, que Gabriel Attal ait reçu ce mercredi après-midi ce proviseur accentue cette sensation de malaise. A l’heure des paroles de fermeté, ce qui en ressort est une impression de faiblesse. Une situation subie plus que contrôlée.
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