Un mal plus profond ronge l’équipe du CVB 52
La défaite fait partie de la vie d’un sportif. Le Chaumont VB 52 Haute-Marne semble avoir oublié cette règle essentielle, lui qui semble tourner au drame chacun de ses échecs récents, reversant toujours plus de pression sur le résultat du match suivant, comme s’il n’avait jamais le droit à l’erreur.
Le public de Palestra attendait une réaction de ses favoris, en cette soirée du samedi 11 décembre, après la peu glorieuse élimination en coupe d’Europe face aux Roumains de Galati.
Malheureusement pour lui, il lui faudra attendre encore quelques semaines pour espérer revoir le visage séduisant et convaincant qu’affichait le Chaumont VB 52 Haute-Marne en début de saison.
Face à une équipe de Narbonne dégageant fraîcheur et sérénité, les Cévébistes ont affiché un manque de caractère flagrant… Excepté peut-être sur le banc, avec cette altercation regrettable entre deux joueurs chaumontais, qui en dit peut-être un peu plus long sur le mal qui ronge actuellement le collectif de Silvano Prandi.
Depuis plusieurs semaines, le CVB 52 montre des signes de faiblesse, dans le jeu, mais dans l’attitude également. L’impression que cette formation, dans un contexte favorable, peut devenir une véritable machine infernale, mais capable de se gripper au moindre grain de sable qui se présente dans ses rouages.
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En cela, le contraste était saisissant, ce week-end, de part et d’autre du filet. Là où certaines équipes auraient perdu pied psychologiquement en devant se passer de leur “pointu” titulaire (le Brésilien Rafael Araujo) et de son emblématique capitaine argentin (Lisandro Zanotti), les Audois, eux, ont décidé de braver les éléments, avec leurs moyens et surtout l’enthousiasme de leur jeune garde. L’attaquant tunisien, Aymen Bougherra (20 ans), prend le relais sans complexe, et Rémi Bassereau (22 ans) ne fuit pas ses responsabilités.
Devant un effectif cévébiste plus qu’au complet (quatorze joueurs inscrits sur la feuille de match), comment expliquer alors cette approche si différente de la confrontation ?
Les formations narbonnaise et chaumontaise s’affichent toutes les deux en haut de tableau de Ligue A et pourtant, à l’entame de la rencontre, les enjeux semblent totalement différents dans chaque moitié de terrain. A l’insouciance et l’envie visiteuses, les locaux y répondent par une incroyable tension et contraction, comme si le résultat final de ce match allait offrir un destin opposé aux protagonistes.
Techniquement, le CVB 52 mutiplie les approximations dans tous les secteurs de jeu. La ligne de réception n’affiche plus le minimum de fiabilité escompté. La qualité de service a largement perdu de son efficacité depuis le début de saison. Les lignes de block se font régulièrement “manger” par l’attaque adverse. Et enfin, le réalisme offensif n’est pas au rendez-vous.
Une attitude à corriger
Il serait facile de tout imputer à un Jesus Herrera qui, et c’est problématique, marche et saute à côté de ses baskets depuis de trop longues semaines. Mais le rendement actuel d’Osniel Mergarejo reste un mystère, quand celui du plus jeune Miguel Gutierrez reste, lui, trop inconstant.
le cvb va pas bien
Mais c’est surtout l’attitude du groupe qui donne à réfléchir, lui qui, au fil des désillusions, affiche un mécontentement certes compréhensible, mais qui frôle parfois le manque d’humilité, comme si perdre contre Tours ou Narbonne était infamant. Mais le CVB 52, de sa quatrième place actuelle, joue le rôle qui lui convient actuellement dans cette Ligue A : celle d’une formation ambitieuse mais faillible, qui a besoin de prendre encore du volume avec cet effectif jeune, et qui doit apprendre de ses échecs pour ne pas rééditer les mêmes erreurs dans quelques mois, quand l’enjeu, là, sera réel.
C’est au prix de cette réflexion et de cette digestion de leur véritable identité que les Cévébistes prendront alors véritablement la mesure du challenge qui les attend ces prochains mois. Le CVB 52 n’est pas la plus forte équipe du championnat : ses résultats et son classement sont là pour le prouver. Pourtant à la fin, ce n’est pas toujours le favori désigné qui récolte
les lauriers…
Laurent Génin
l.genin@jhm.fr