Un jour sans fin
Une sensation de gueule de bois, d’une journée sans fin, d’une vie qui bégaie et d’efforts qui n’ont servi à rien. Le refrain du reconfinement se faisait entendre depuis quelques jours mais rendu réel pour 4, 8 ou 12 semaines, les Français sont sonnés. La déprime guette en ce mois de novembre qui n’a jamais été le mois de l’année le plus joyeux. Le premier confinement avait un parfum d’inconnue et de première fois. Le second sera au-dessus des forces de beaucoup et surtout des plus fragiles psychologiquement et économiquement.
Mais avant de courber le dos, de travailler son acceptation sociale et, pour ceux qui le peuvent encore, revenir à l’essentiel et à leurs fondamentaux comme la famille et le travail, des questions se posent. Elles reviennent sans cesse comme une vieille rengaine qu’il est impossible de sortir de la tête.
Pourquoi laisser les grandes surfaces vendre jouets, fleurs, vêtements, livres alors que les commerces dédiés sont fermés sachant qu’ils sont aussi sûrs sanitairement ? N’y a-t-il pas une distorsion de concurrences et, en filigrane, comment les “petits” commerces pourront s’en sortir et l’économie s’en remettre ?
Pourquoi les masques considérés comme une échappatoire à la maladie n’ont aucunement empêché son rebond ? Sont-ils vraiment utiles ? Sont-ils mal utilisés ? Ont-ils encore évité une situation pire ?
Pourquoi les ruraux moins touchés que les urbains paient aussi chèrement ce reconfinement ? Loin du métro bondé, loin des appartements exigus, loin des restaurants d’entreprise qui servent de bouillon de culture, ils prennent en pleine face masquée les errements des villes.
Pourquoi les hôpitaux qui connaissaient la forte probabilité de cette seconde vague n’ont tiré aucune leçon de la première en ouvrant des lits, en formant des soignants issus d’autres services, en cajolant ceux qui ont résisté la première fois et qui ne sont pas en mesure d’aller plus loin ? Impossible de ne pas penser que l’hôpital France est devenu un paquebot qui a perdu son capitaine et qui est dans l’incapacité totale d’entamer le moindre changement de cap. Les Agences régionales de santé ont prouvé, une fois de plus, leur totale inutilité.
Toutes ces questions et bien d’autres entendues de-ci de-là montrent le désarroi de chacun comme lorsqu’un malheur arrive dans une famille. Il en est une dernière qui interpelle. Ce n’est plus un “pourquoi” mais un “comment”. Comment Emmanuel Macron peut-il être construit pour supporter déferlement après déferlement ? A moins d’être insensible à tout, sa capacité à absorber les coups ne peut que forcer le respect.
Frédéric Thévenin
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