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Un jour qui compte – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Chaque jour de manifestation est un jour qui compte. Un jour où l’on compte, plutôt. Et même, où l’on se compte, lorsqu’on est syndicaliste. Bien sûr, chacun ne chiffre pas… de la même manière. On peut très vite passer du simple au quintuple, selon que l’on appartient à la rue, pour parler trivialement, ou aux instances officielles. Le fameux « selon la police ».

Mais passons. Au 19 janvier a succédé le 31 et sa montée en puissance. Le 7 février, lui, a vu les chiffres se tasser légèrement. Normal, manifester en semaine n’est pas donné à tout le monde. Ce samedi 11 février sera donc un marqueur essentiel, dans la contestation contre la réforme des retraites.

D’autant plus essentiel qu’il ne faut pas compter sur le Parlement et une Nupes en transe, pour faire avancer le Schmilblick, ou en tout cas aider à construire un texte final équilibré, et qui prendrait en compte toutes les revendications. D’avancées, il n’y aura point dans l’hémicycle. Ou peu, si ce n’est en terme de buzz souvent stérile.

La rue, donc. Si ce samedi, la colère se traduisait par une affluence monstre, bien évidemment, elle ne ferait en soi pas dévier le gouvernement de sa trajectoire. En revanche, et dans l’optique de prochaines manifestations, voilà qui pourrait sérieusement interroger Elisabeth Borne. Ce n’est pas tant le nombre qui viendrait à l’avenir la titiller, mais le risque d’un sérieux durcissement du mouvement. Qui, au-delà de la simple question des retraites, pourrait se transformer en une sorte de grondement permanent qui ne prendrait plus le nom de manifestation, mais de blocage. Avec la grande inconnue sur le contenu, la durée et les conséquences de ce qui deviendrait pour le coup une grève.

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