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Un joli rêve – L’édito de Christophe Bonnefoy

Et si c’était jouable ? Si on se mettait à y croire ? Et si, et si… Le Tour n’a pas connu un tel engouement depuis bien des années. La raison en est toute simple et elle n’est pas liée qu’au soleil, même s’il a illuminé la course jusqu’à maintenant.
Ce Tour 2019 a tout de la superproduction, avec le suspense haletant et les possibles rebondissements qui vont avec. Les cinq premiers du classement général se tiennent en effet en moins de deux minutes. Une broutille, alors qu’on est désormais à quatre jours de la conclusion.
Cerise sur le gâteau, et c’est évidemment ce qui a réveillé cette année ceux qui avaient un peu laissé de côté la Grande boucle, deux Français peuvent prétendre à la victoire finale. Le dernier vainqueur en bleu-blanc-rouge était Bernard Hinault en… 1985. L’Antiquité, donc.
Julian Alaphilippe est toujours en jaune, mais en danger. Il se bat comme un diable et, pour l’instant, conserve l’avantage. Il ajoute le panache au talent. Thibaut Pinaut, lui, cinquième au classement général, pourrait coiffer tout le monde sur le poteau grâce à ses qualités de grimpeur, dans des Alpes toujours impitoyables. Tous les deux ont montré ou montreront à nouveau, on l’espère, qu’ils aiment surprendre. Qu’ils aiment tenter des coups.
Qui plus est, si l’un des deux arrivait à décrocher les étoiles, il ne le devrait qu’à lui-même : les adversaires auront tout tenté – hier encore – dans les montagnes françaises. Bien loin des stratégies des dernières éditions, qui ne laissaient que rarement la place à ce côté aléatoire qui fait la magie du sport. Dire que ce Tour est magnifique ? Quel que soit le vainqueur, on aura vibré. On aura rêvé.

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