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Un jeu ? Une agression sexuelle !

Pris sur le fait par son fils, un octogénaire a répondu d’agressions sexuelles commises à l’encontre de son petit-fils et de la demi-sœur de ce dernier. Un simple « jeu » à la base d’un complot aux yeux du prévenu.

Des enfants abusés dans un jardin public ou en colonie de vacances, oui, ça existe. Il n’en demeure pas moins, la majorité des viols et agressions sexuelles subis par des mineurs sont commises dans un cadre familial. Place à une triste histoire de famille…

Agé de 80 ans, le prévenu* peine à entendre madame le président Courcet-Desvaux. « Je suis un peu sourd… » Le prévenu aurait également des problèmes de mémoire. « J’ai 80 ans, je perds la boule ». Le rappel des faits permit de ramener le prévenu au caractère abject de faits survenus le 2 août 2018, dans un village du Nord du département. Il est environ 21 h 30, ce jour d’été, lorsqu’un père de famille surprend son père et son fils. Agé de 8 ans, l’enfant est nu. « En érection ». « A quatre pattes », le grand-père a le visage à hauteur de la verge de l’enfant. Les mots du mineur alertent le père de famille. « Il m’a touché le zizi ».

Entendu par les services de gendarmerie, le grand-père a reconnu avoir « touché le zizi » de son petit-fils et de l’avoir introduit dans sa bouche. Une invention aux yeux du prévenu, interrogé à l’audience. « C’est faux, je n’ai jamais dit ça ! » Un sentiment de honte ? Peut-être. L’octogénaire finit par le reconnaître. Du bout des lèvres. « Il avait des rougeurs au niveau du ventre, je lui ai mis de la Biafine, il avait le zizi un peu dur, pour rigoler, je lui ai dit que j’allais lui croquer le zizi, un truc de grand-père », déclara le prévenu avant de concéder avoir « mordillé » la verge de l’enfant, « un jeu », rien de plus.

« Quand on veut nuire à quelqu’un… »

La révélation de cette atteinte à caractère sexuel aura libéré la parole de la demi-sœur de l’enfant. Papy aimait manifestement parler de sexe à cette adolescente. Papy aurait également eu la main baladeuse comme semble en attester une photographie prise par cette mineure.

Le prévenu n’en démord pas. « Elle m’accuse, c’était pourtant une gentille fille, tout est faux, je n’ai jamais été seule avec elle, elle a peut-être mal interprété un de mes gestes, sur cette photo, je lui passe la main autour du cou ». Des problèmes d’audition, des problèmes de mémoire… Et des problèmes de vue, manifestement, la photographie ne semblant pas laisser part au doute. Le cou est proche de la poitrine, certes, mais tout de même. Peu importe, le prévenu en est convaincu. « Quand on veut nuire à quelqu’un, on y arrive toujours ! »

Le retraité serait victime d’un complot. Un problème lié à une maison. « Monsieur a coupé les vivres à son fils. Juste après, nous nous retrouvons avec ces accusations », aura souligné Me Grosjean avant de faire état de multiples auditions d’enfants et de petits-enfants contestant le moindre comportement déplacé d’un père ou d’un grand-père « attentionné ». L’avocat de la défense fit par ailleurs état d’une expertise excluant la moindre dangerosité de son client sur un plan psychiatrique.

Le procureur Djindian a une toute autre lecture du dossier. « Monsieur évoque une vengeance, monsieur n’a surtout pas pris conscience de la gravité des faits ! (…) Monsieur a un âge avancé, des problématiques de santé, mais rien n’empêche de le placer en détention, l’âge n’est pas un obstacle à l’incarcération, les établissements pénitentiaires accueillent de plus en plus de personnes âgées, monsieur doit comprendre qu’il a violé une règle essentielle de notre société », tonna le représentant du ministère public avant de requérir une peine de 36 mois de prison ferme, avec mandat de dépôt.

Les éléments à charge figurant au dossier auront convaincu le tribunal. Hors appel de la décision, condamné à 30 mois de prison ferme et inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijaisv), le condamné devra se présenter mardi 4 avril à la maison d’arrêt de Chaumont en vue de son placement en détention.

T. Bo.

* Afin de ne pas nuire plus encore aux victimes, dont une portant le nom de famille du prévenu, l’identité du condamné n’est pas communiquée dans nos colonnes.

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