Un hommage empreint d’émotion
ANCERVILLE
Le 14 juillet 1944, tandis que la bataille fait rage en Normandie, un bombardier anglais de la Royal Air Force est missionné pour détruire les infrastructures ferroviaires de Revigny-sur-Ornain, passage obligé des trains de munitions allemands qui se dirigeant vers l’ouest. A son bord, huit jeunes militaires de nationalité anglaise, belge, canadienne et australienne.
Un crash, deux survivants
L’avion est abattu lors de son deuxième passage sur zone, rendu obligatoire par la brume épaisse qui annihile toute visibilité. Après le crash, deux officiers blessés réussissent à s’enfuir, un troisième est porté disparu et sa dépouille sera retrouvée huit mois plus tard dans la forêt puis rapatriée en Belgique. Dans la carlingue gisent cinq corps, celui de Hugh Cocker, Frederik Holdbrook, Frederick Lockwood, Daniel Platana et Harry Robinson, cinq dépouilles à qui la municipalité d’Ancerville a offert une sépulture dans le carré spécial du cimetière communal. Une stèle a été érigée en forêt de Valtiermont, à l’endroit même où le bombardier s’est écrasé.
Les descendants présents
La commémoration du sacrifice de ces jeunes officiers a été empreinte d’émotion, vendredi 15 juillet. En effet, Beverly et James Robinson, citoyens britanniques, étaient présents pour rendre hommage à leur père et grand-père mort au champ d’honneur et qu’ils n’ont pas eu le bonheur de connaître. Ils ont été accueillis au lieudit “Carrefour du Beau Chêne” par le maire de la commune, Jean-Louis Canova.
La cérémonie a eu lieu en présence du député meusien Bertrand Pancher, du lieutenant-colonel Meiraux, commandant l’escadron Gascogne à la BA 113, du major Lorin, commandant la gendarmerie locale, du président de la Fnaca et de l’association Connaissance d’Ancerville, Yvon Vannerot, du président cantonal du Souvenir français, Jean Noël Fournier et de nombreux villageois.
Jean-Louis Canova et Yvon Vannerot ont retracé les moments tragiques de cette fatale nuit de juillet 1944 dans des discours traduits par Jeannine Fournier, qui a aussi traduit les propos de Beverly remerciant la municipalité pour l’hommage. Elle a par ailleurs guidé Beverly et James dans les allées de l’église Saint-Martin où ont eu lieu les funérailles du lieutenant Robinson avant qu’il rejoigne sa dernière demeure.
L’Amicale ancervilloise a accompagné la solennité du moment en interprétant les hymnes britanniques et français puis des gerbes ont été déposées sur les tombes des cinq aviateurs.