Un drapeau et une bien belle histoire

Une émouvante cérémonie s’est déroulée le 17 septembre au cimetière d’Ancerville, sous l’égide de Jean-Noël Fournier, président du comité cantonal du Souvenir français et de la commune d’Ancerville.

Jean-Noël Fournier a raconté l’histoire incroyable d’un drapeau Rhin et Danube qui a failli disparaître. Rhin et Danube, c’est la première armée, issue des Forces françaises libres et de l’armée d’Afrique. Elle a débarqué en Provence en août 1944, a libéré Toulon puis Marseille sous les ordres du général de Lattre de Tassigny avant de rejoindre la 2^e DB du général Leclerc. Après de lourds combats, elle libère du joug des occupants Belfort, Mulhouse et enfin Colmar puis franchit victorieusement en mars 1945 le Rhin et le Danube. Son drapeau s’orne des couleurs de la ville de Colmar et d’un blason symbolisant le Rhin, le Danube et les eaux de la Méditerranée. Une association éponyme est créée lors de la dissolution de la première armée en juillet 1945 et en perpétue la mémoire jusqu’en 2005. Le Souvenir français hérite alors de ses avoirs et de ses devoirs.

Récupéré in extremis

Voué à la disparition, l’étendard Rhin et Danube est récupéré in extremis chez les Compagnons d’Emmaüs de Saint-Dizier et le responsable de la communauté le donne à Stéphane Delaulle, adhérent du Souvenir français connu pour sa passion de l’histoire. Ce dernier le remet au comité d’Ancerville qui l’a confié, samedi, à celui de Commercy, en la personne de Frédéric Rullier.

Autre temps fort de la cérémonie, l’hommage au sergent Georges Kiefer dont la tombe a été restaurée le 14 mai dernier (lire jhm quotidien du 19 mai 2022), soit exactement 107 ans après la mort du sergent, ce que Jean-Noël Fournier a souligné d’un trait humoristique  « Si l’expression “ça va prendre 107 ans” est vraie, cela ne signifie pas pour autant que ça ne sera jamais fait ou terminé ». Jean-Louis Canova, le maire d’Ancerville, s’est réjoui « de l’implication du Souvenir français dans la restauration des tombes anciennes. Si d’autres sont à réhabiliter, la commune sera partie prenante. Par ailleurs, on n’est plus dans un temps d’histoire mais dans un temps de mémoire qu’il est important d’entretenir pour les jeunes ». Eugène Perez, maire de Chamouilley, s’est dit « sensible à l’hommage rendu à ce poilu de la grande guerre. Le sergent Kiefer a résidé à Chamouilley et son nom figure sur le monument aux morts ». Fabienne Godey a découvert l’action du Souvenir français, ajoutant « je suis sensible au devoir de mémoire en tant qu’élue mais aussi en qualité d’enseignante ». Michel Parisot, le délégué général adjoint du Souvenir français, a rappelé l’entente intercantonale du Souvenir français de Commercy et d’Ancerville. Un vin d’honneur a clôturé la cérémonie qui a réuni outre les personnalités déjà citées, le président du comité cantonal du Souvenir français de Commercy, Frédéric Rullier, Fabienne Godey, suppléante du député Bertrand Pancher, des élus du conseil municipal et du CMJ (Conseil municipal des jeunes), les directrices des établissements scolaires ancervillois, l’Amicale ancervilloise qui a exécuté les sonneries, les pompiers et Jeunes sapeurs-pompiers (JSP).