Un dimanche à la pêche – L’édito de Christophe Bonnefoy
Il y a ceux qui profitent du soleil pour se payer une bonne petite séance de pêche. Au bord de l’eau, entre silence apaisant et relaxant gazouillis des oiseaux. Et d’autres, pour qui il devient urgent, très urgent de partir à la pêche… aux voix. Le premier tour de la présidentielle, c’est dans quinze jours. Vous avez bien lu. Quinze jours. Et la campagne n’a jamais vraiment démarré. La faute à la situation ukrainienne, diront certains, qui a tout écrasé sur son passage. Et aurait totalement anesthésié le débat national. La faute à Emmanuel Macron, traduiront d’autres. Le Président sortant est en tête dans les sondages et aurait ainsi trouvé le moyen de ne pas se mettre en danger, électoralement parlant, en se concentrant presque totalement sur la guerre qui se joue aux portes de l’Europe.
Reste que le 10 avril, puis le 24, la France choisira, pour elle-même, qui mènera le pays ces cinq prochaines années. Le conflit russo-ukrainien, lui, et on le souhaite vivement, aura peut-être trouvé son épilogue d’ici là. Et on sera passé à côté des problématiques qui préoccupent tant les Français : les retraites, le pouvoir d’achat, la santé…
Il était donc temps que les candidats à l’Elysée mettent le turbo. Ils l’ont fait ce dimanche, même si forcément, ils ne sont pas forcément aussi audibles qu’en période dite normale. Est-il déjà trop tard ? On peut pourtant espérer que les quinze jours qui arrivent permettront de faire émerger les idées. De clarifier les programmes. Et de pousser sur le côté un sentiment communément admis : tout serait joué d’avance, on serait presque là dans une élection pour rien. Faux : les défis qui nous attendent n’ont jamais été aussi essentiels. Et méritent que les candidats à la présidentielle, quel que soit leur bord, puissent se faire entendre. Que les électeurs puissent les entendre.