« Un devoir d’exemplarité » pour l’ex-professionnel Benoît Pedretti
L’ex-professionnel Benoît Pedretti, après être passé au stade Pierre-Flamion pour l’entraînement des Chaumontais, échangé quelques mots avec l’entraîneur, posé avec les joueurs, tapé dans la balle avec un jeune, et avant la soirée des partenaires, à Palestra, mercredi 27 mars, s’est prêté au jeu des questions-réponses.
jhmquotidien : En quoi est-il important, pour vous, de venir à la rencontre du football amateur ?
Benoît Pedretti : « On fait le même sport et avant de devenir professionnel on était dans des clubs amateurs. J’ai commencé dans un club à côté de Sochaux et quand on avait la chance d’avoir des gens qui avaient réussi, comme joueur ou comme entraîneur, cela fait toujours plaisir, que l’on soit des seniors ou des jeunes. C’est important d’être proche du monde amateur qui est la réalité du football. »
jhmquotidien : Est-ce que le fait de ne plus taper dans le ballon et d’entraîner ne vous manque pas trop ?
B. P. : « Taper dans le ballon, cela manque toujours ! Avant d’être un métier, c’est une passion. Je suis amoureux du football. J’ai pris énormément de plaisir à jouer durant toute ma carrière. Dès que je peux jouer, je le fais avec grand plaisir. En tant qu’entraîneur, oui, cela commence à me manquer. J’ai arrêté à Nancy au mois de novembre. Il y a un temps pour se reposer et pour réfléchir un peu. Maintenant, c’est le moment où on se sent prêt à repartir, à trouver un nouveau challenge pour exercer ma passion, tout simplement. »
jhmquotidien : Est-ce qu’il y a un club où vous êtes passé qui vous a plus particulièrement marqué ?
B. P. : « Il y a en deux. Sochaux, parce que c’est chez moi. C’est là où j’ai commencé et où on a passé des supers moments. Le deuxième, c’est Auxerre. J’y suis resté cinq ans. On a réussi à avoir des résultats exceptionnels. Il y a une ambiance familiale et, aujourd’hui, je suis très heureux de voir qu’Auxerre, en Ligue 2, est tout proche de remonter en Ligue 1. Je suis toujours ces deux clubs plus particulièrement. »
« J’aime quand on partage »
jhmquotidien : Quand on n’est plus joueur ou entraîneur, est-ce que l’on continue à suivre le football en général ?
B. P. : « Oui, bien sûr. J’aime le football. Je regarde énormément de matches, mais un peu moins le National, maintenant que je ne suis plus entraîneur, parce que tous les matches ne sont pas, en termes de retransmissions et de qualité, toujours attrayants. En revanche, la Ligue 2, la Ligue 1, les coupes d’Europe, je prends énormément plaisir. Il y a toujours à apprendre en regardant les matches, que ce soit en tant que supporter, avec les clubs que j’ai connus, et souvent avec l’œil du technicien, pour voir ce que font les autres entraîneurs et s’en inspirer pour la suite de ma carrière. »
jhmquotidien : Quel est votre meilleur souvenir en tant que joueur ?
B. P. : « Il y en a beaucoup. Le fait de porter le maillot de l’équipe de France est quelque chose d’exceptionnelle. Cela restera toujours gravé. Il y a aussi les années passées à Auxerre, avec la Ligue des champions. Il y a la partie football, mais aussi la partie groupe, l’état d’esprit, avec des joueurs exceptionnels. On n’était pas la meilleure équipe, mais on était sûrement un des meilleurs collectifs et le football est un sport collectif. J’aime quand on partage. »
jhmquotidien : Entre les débordements dans les tribunes, les joueurs qui contestent sans cesse les décisions des arbitres. Est-ce que le football professionnel ne devrait pas montrer une meilleure image au football amateur ?
B. P. : « C’est sûr que l’on a un devoir d’exemplarité, que l’on ne fait pas toujours. Il y a beaucoup de pression sur les joueurs, les entraîneurs, les clubs. Je pense aussi à l’arbitrage qui, en ce moment, est un peu en difficulté. Il faudrait aider les arbitres, que tout le monde du football se réunisse afin de donner une meilleure image. Ce que l’on fait sur le terrain au niveau professionnel, on le voit chez les amateurs et, encore pire, chez les enfants, et ce n’est pas bien. On devrait montrer une meilleure image, déjà pour nos enfants, car cela reste un sport, même s’il y a énormément d’enjeux économiques. Cela doit rester un plaisir et lorsque l’on voit les débordements sur et en dehors des terrains, ce n’est pas bon. »
Recueillis par Yves Tainturier
Benoît Pedretti en bref
Age : 43 ans.
Poste : Milieu défensif.
Clubs : Sochaux, Marseille, Lyon, Auxerre, Lille, AC Ajaccio, AS Nancy-Lorraine.
Entraîneur : AS Nancy-Lorraine.
Equipe de France : 22 sélections entre 2002 et 2005.
Palmarès : champion de France en 2006 avec Lyon ; vainqueur de la coupe de la Ligue en 2004 avec Sochaux ; vainqueur du Trophée des champions en 2005 et 2006 avec Lyon ; vainqueur de la coupe des Confédérations en 2003 avec l’équipe de France.