Un dernier au revoir au marché couvert provisoire
Consommation. Après plus de trois ans d’existence, les commerçants déballaient, pour la dernière fois, samedi 4 mars, au marché couvert provisoire, rue du Maréchal de Lattre-de-Tassigny. Bien loin d’être nostalgiques, vendeurs et clients étaient davantage préoccupés par l’ouverture prochaine des Halles, nouveau haut-lieu de transactions.
Ce samedi 4 mars avait une saveur particulière pour le commerce de proximité bragard. Bien que certains l’avaient oublié, c’est ce jour-là qu’avait lieu la dernière ouverture du marché couvert provisoire, installé le 11 janvier 2020, rue du Maréchal de Lattre-de-Tassigny. « Ça ne me change rien. Quoi qu’il arrive, on sera dehors », avoue sans demi-mesure la gérante de l’un des stands de vêtements, croisée aux alentours de 11 heures. Un avis partagé, non loin de là, par une habituée des lieux, Christiane, 72 ans, sac de courses en main, ayant pour habitude de s’y rendre tous les samedis : « Pour moi, c’est un jour comme un autre. Au début, ça me faisait bizarre, mais je me suis faite à l’idée que ce sera désormais aux Halles que je ferai mon marché. »
« J’espère qu’on retrouvera la même essence que ce marché »
Cette sorte d’indifférence ressentie, parmi les chalands et clients rencontrés, peut s’expliquer par les nombreuses attentes et questions qu’ils ont vis-à-vis des Halles. Même si bons nombres de discussions ont été menées entre les commerçants et la municipalité, des doutes persistent chez certains d’entre eux. « On aurait préféré rester dehors. On va manquer de place », regrette un poissonnier de la société Merlin. « On était bien au marché couvert. Aux Halles, on paiera plus cher, mais on ne gagnera pas plus », déplore Etienne, boulanger. D’autres en revanche, à l’image de Noël, fleuriste, voient ce déménagement comme une opportunité d’accroître ses ventes : « Sur ce marché couvert provisoire, on a acquis une clientèle. Là-bas, il faudra qu’on en construise une nouvelle, tout en gardant celle existante ».
Du côté des habitués interrogés, le rendez-vous est pris pour déambuler dans les allées flambant neuves des Halles, en oscillant toutefois entre enthousiasme et scepticisme. À l’image de Sarah, 27 ans, ayant, depuis un an et demi, pris pour habitude de faire son marché une fois par semaine : « Je suis dans l’attente. J’espère qu’on retrouvera la même essence que ce marché, avec de la proximité et de la convivialité. Si c’est le cas, ce sera très bien. » Mais aussi de Jean-Marie, 64 ans : « C’est bien qu’il y ait de nouvelles constructions, c’est une belle architecture. Ce sera une bonne chose de retrouver les marques de l’ancien marché. Après, à voir si ça va fonctionner. »
Les Halles, rencontreront-elles plus de succès que le marché couvert provisoire ? Réponse ces prochaines semaines.
À noter qu’en raison de l’inauguration des Halles, vendredi 10 mars, le marché du mercredi 8 mars n’aura pas lieu.
Dominique Lemoine
