Un cran de plus – L’édito de Patrice Chabanet
Passé l’épouvante du 7 octobre où ils avaient été pris en défaut, les services de renseignement d’Israël ont repris la main. En l’espace de 24 heures ils ont éliminé au Liban le numéro 2 du Hamas et ses principaux collaborateurs et, hier, ils ont commis en Iran deux attentats dans la ville de Kerman. Bilan 103 morts.
Israël n’a pas commenté. Il ne le fait jamais. C’est le propre de toute opération secrète, ne serait-ce que pour protéger les complicités locales. Une nouvelle escalade qui nous rapproche du précipice ? Bien malin qui peut apporter la bonne réponse. Les dirigeants du Hamas ont promis des représailles. Il y en aura, mais l’organisation terroriste sent et sait qu’elle aura tout à perdre dans une confrontation élargie avec l’armée israélienne. Tsahal a la capacité militaire de se battre sur deux fronts : dans la bande de Gaza contre le Hamas et au Liban contre le Hezbollah.
Une fois de plus, faut-il encore le rappeler, la logique de la guerre n’obéit pas toujours aux plans préétablis. Le rôle des jusqu’au-boutistes peut s’avérer déterminant. Du côté israélien, on trouve au gouvernement des extrémistes qui prônent carrément la colonisation de la bande de Gaza. Du côté palestinien, une frange importante, y compris chez les civils, prône toujours l’élimination de l’Etat d’Israël.
La question du jour, la seule qui vaille, reste donc la même : quelle sera la prochaine étape ? Il y en aura forcément une. Et plus inquiétant : laquelle engendrera l’irréparable.