Un cran de plus – L’édito de Patrice Chabanet
Sans atteindre les chiffres catastrophiques du printemps, le coronavirus inquiète à nouveau. Les courbes sont reparties à la hausse. Dans certaines régions les entrées en réanimation approchent le seuil de saturation et perturbent les activités classiques des hôpitaux. D’où un consensus de fait : il faut monter d’un cran les mesures de prévention. Emmanuel Macron qui intervient ce soir à la télévision devrait nous indiquer où va sa préférence. Le pronostic qui semble le plus plausible : la mise en place d’un couvre-feu dans les zones les plus exposées. Pour le reste, le chef de l’Etat ne peut pas sortir de son chapeau des solutions inédites. En France, comme dans toute l’Europe, tout a été essayé. L’efficacité tient souvent plus du mode d’utilisation que du contenu des mesures. Les cafouillages auxquels on a eu droit avec les masques et les tests ont souvent rendu inaudible le discours officiel. C’est un handicap qu’Emmanuel Macron doit absolument remonter. Son Premier ministre, Jean Castex, n’est pas parvenu à rassurer les Français, si l’on en croit les sondages.
Le président de la République se trouve donc en première ligne pour faire mentir la mission d’évaluation – nommée par lui – qui dénonce les « défauts d’anticipation et de gestion » de la crise sanitaire. En revanche, il pourra s’appuyer sur les points positifs relevés par les experts quant à la gestion du volet économique. Le télétravail devrait être encouragé, car la formule a rencontré un franc succès.
Les interventions télévisées du président de la République ne sont pas jugées seulement sur le fond. Elles le sont aussi – et surtout – sur la forme. Emmanuel Macron, souvent accusé de se perdre dans les généralités, sera attendu sur des réponses précises et basiquement opérationnelles. On peut imaginer aussi que des questions lui seront posées sur le dossier explosif de la violence. Là encore, le temps des hésitations doit laisser la place au temps de la conviction et de l’action.