Un condensé de l’agriculture d’autrefois à Dommartin-le-Saint-Père
Plus de 3 000 personnes se sont rendues à Dommartin-le-Saint-Père, afin d’assister à la 29e édition de la Fête des moissons. Sur les sept hectares dédiés à la manifestation, Echo village de la Blaise (EVB) a fait découvrir aux visiteurs les métiers d’autrefois, la thématique de cette année. « On a voulu montrer un aperçu du travail agricole avant la modernisation, avant 1950. Tout était manuel et on travaillait à la force du cheval. Il n’y a jamais eu trop de bœufs à Dommartin », a expliqué Jean-Paul Houlot, président de l’EVB.
La vie avant
La proposition de l’association se voulait complète, et elle l’a été. Tout au long de la journée, le public a assisté à la fabrication du beurre au lait cru au moyen de la baratte, à la démonstration de dressage de chien pour garder les troupeaux et les canards, à un spectacle équestre ou à la sculpture sur troncs d’arbre.
La maison ancienne avait aussi ouvert ses portes, et l’on pouvait découvrir une chambre d’enfants et la salle de vie constituée de ses vieux meubles en bois, ses dentelles et ses pots en métal. Des voitures et des moteurs anciens étaient aussi exposés. Un manège ancien aux figurines en bois, poussé par les parents, faisait la joie des enfants. Une salle de classe identique à celle de l’Ecole d’autrefois de Roches-sur-Marne était prise d’assaut par les parents, amusés de voir leur rejeton tester la plume sur les anciens bancs. Dans les champs à côté, on utilisait la vieille moissonneuse-batteuse qui battait le blé, tandis que le tracteur traçait les sillons. Tout ça sous le regard des cochons, de la vache, des lapins, des poules amusés par tant d’activité humaine.
Produits locaux et savoir-faire
Des producteurs avaient amené des produits locaux, comme de la lentille bio ou des confitures. Les gourmands pouvaient tester la gaufre cuite au feu de bois. Il y avait foule pour la goûter. Quelques stands proposaient des confections maison avec de la laine teinte en utilisant des plantes du terroir comme le tournesol ou des sacs en crochet.
Le savoir-faire haut-marnais était lui aussi présent avec de la coutellerie de Nogent ou la découverte de la pierre de Savonnières.
Clou de la journée, le défilé, composé des bénévoles de l’EVB en costumes traditionnels et de calèches, a déambulé à travers les différentes zones aménagées pour la manifestation. De quoi s’en prendre plein les yeux et de replonger au temps jadis avec grand plaisir. Le 28 août, on fera un grand saut vers la modernité à Dommartin-le-Saint-Père avec la 68e Fête de l’agriculture.
Marie-Hélène Degaugue
Une autre époque
Jean-Paul Houlot, président de l’EVB, est un ancien agriculteur. Il a bien connu, petit, l’activité agricole dans le village de Dommartin. « L’agriculture était polyvalente, on faisait beaucoup de bétail et on avait des chevaux. En fait, on produisait juste du grain, des céréales, pour nourrir les bêtes. Tout le monde faisait du lait et on vivait en autarcie, on avait notre propre potager pour se nourrir et on élevait le cochon. » Les villageois n’achetaient pas grand-chose, il se souvient de ses habits de communiants : « Ah, c’était important », presque un événement, comme on le devine.
Il a vu l’agriculture évoluer fortement mais être décriée en même temps. « On travaillait très dur mais on prenait le temps de vivre. En plus, on travaillait avec le cheval, alors il fallait le laisser manger et se reposer et nous pareil. On ne travaillait pas le dimanche alors que, maintenant, les agriculteurs bossent. Ils en font plus et ils en veulent plus. Cette course à l’hectare, je ne sais pas si c’est bien », raconte-t-il.
EVÉNEMENT. Echo village de la Blaise a organisé, le 14 août, la Fête des moissons à Dommartin-le-Saint-Père, près de Doulevant-le-Château. Sur le thème des métiers d’autrefois, la manifestation a rassemblé un public heureux de découvrir un panel complet des anciennes activités agricoles.