Un concours d’éloquence où des réfugiés portent leur voix
A l’occasion de la Semaine de l’intégration 2023, l’Association pour l’accueil des travailleurs et des migrants (AATM) organise un concours d’éloquence lundi 16 octobre à 13 h 45 au théâtre Michel-Humbert. Cinq réfugiés déclameront leur plaidoirie sur le thème de l’intégration.
Ce concours d’éloquence donne la parole à des personnes bénéficiaires d’une protection internationale, ou en attente de l’être. C’est l’occasion pour eux de s’exprimer sur un sujet qui les concerne : l’intégration. Les cinq candidats volontaires d’emblée, quatre hommes et une femme, de différentes nationalités, ont été préparés par la compagnie de théâtre Préface. Grâce à des ateliers personnalisés, les concourants ont pu exprimer et écrire leur message à porter au public. Travailler ensemble leur discours et leur prise de parole en public a aussi été pour eux, arrivés depuis peu en France, l’occasion d’améliorer leur niveau de français.
Des réfugiés très impliqués
Voici la présentation de deux réfugiés primo-arrivants qui ont la volonté de développer leur éloquence comme en témoigne leur participation au concours.
Jean-Clément a 31 ans et il est originaire du Rwanda. Dans son pays, il était chef de chantier dans le bâtiment. A cause de son ethnie, une partie de sa famille a été tuée et l’autre s’est retrouvée en prison. Il est arrivé en France en juin 2023. Il vit à Langres depuis le 23 août et, à peine arrivé, Jean-Clément s’est déjà engagé bénévolement pour le Secours populaire à Langres. « Le concours d’éloquence ne me fait pas peur parce que j’aime bien les challenges. Je crois que c’est très bien pour améliorer mon niveau de français ».
« L’intégration ce n’est pas la séparation, ce n’est pas la discrimination. L’intégration, c’est accueillir. Pour moi l’intégration, c’est une société avec des valeurs éthiques »,
Et sur le thème du concours, Jean-Clément ajoute : « L’intégration ce n’est pas la séparation, ce n’est pas la discrimination. L’intégration, c’est accueillir. Pour moi l’intégration, c’est une société avec des valeurs éthiques ».
Le parcours de Yoda Adama est différent. Son pays d’originaire à lui, c’est le Burkina Faso. Il a 37 ans et il est arrivé en France depuis cinq mois. Dans son pays d’origine, il travaillait dans les champs, il cultivait des légumes et les vendaient sur le marché. « Je fais le concours d’éloquence pour rencontrer du monde et apprendre la vie en France. Dans mon pays, je ne suis pas allé à l’école et, grâce à ce concours, je peux mieux parler français et apprendre à parler devant un public. Dans mon pays, je n’ai jamais parlé devant un public ».
Un concours rythmé
Le jury, qui sera chargé de départager les candidats, est composé de cinq membres : deux représentants des services de l’Etat, le président de l’AATM, la présidente du Phill (Parcours hébergement insertion logement langrois) et le responsable du service Politique de la Ville. « A la fin de chaque prise de parole par un candidat, le jury va se regrouper pour remplir une grille de notation. Pendant ce temps-là, pour faire patienter le public, des petites capsules entre les discours sont prévues : capsules vidéos, démonstrations de hip-hop, en partenariat avec la compagnie Tinta’mars, et pour le reste, surprise… », précise Emilie Boulanger, responsable de l’AATM de Langres. Le spectacle durera environ 1 h 30 et un pot de l’amitié sera offert au public à la fin du concours dans le hall du théâtre.
Ce concours d’éloquence favorise donc les échanges, les rencontres et la création de réseaux d’amitiés ce qui contribuent à mieux intégrer les réfugiés dans le pays d’exil. Un événement riche en partage à ne manquer sous aucun prétexte.
Christelle Faieta