Un combat de boxe
Après avoir dominé Tomas Berdych, 4e mondial, en huitièmes, et Kei Nishikori, 5e mondial, en quarts, Jo-Wilfried Tsonga affronte le Suisse Stan Wawrinka, lors de la première demi-finale, aujourd’hui (13 h). Le duel promet. Si le Manceau emportait la mise contre le Vaudois, il deviendrait le premier Français en finale depuis Henri Leconte en 1988… Sans perdre de vue que le dernier tricolore à avoir soulevé le trophée, était Yannick Noah en 1983. Une éternité.
Tsonga, qui n’avait pas gagné deux matches consécutifs avant d’arriver à Paris, possède une belle chance pour sa deuxième demi-finale Porte d’Auteuil, après 2013 où, après un Nadal- Djokovic d’anthologie, il n’était
jamais rentré dans sa partie
contre David Ferrer, dans un
Central atone.
Les deux garçons offriront un
remake de la dernière finale de la
coupe Davis, en novembre der-
nier, à Villeneuve-d’Ascq, entre
la France et la Suisse. “Stan” s’y
était imposé en quatre manches
face à un Tsonga qui n’allait plus
jouer de la finale en raison d’une
blessure à l’avant-bras.
La “belle” à Roland
Un crève-cœur pour lui, qui faisait de cet événement un objec- tif majeur et qui n’a pas été épargné par les médias depuis, avec une incompréhension logique sur sa présence essentiellement financière pour aller disputer l’IPTL en Asie. Arrivant dans l’ombre de Gaël Monfils et Gilles Simon, comme N°3 français, le Manceau est, cette saison, dans son meilleur rôle. Lui et Wawrinka ont remporté un match chacun à Roland, en cinq manches et plus de quatre heures. Dans leurs confrontations, ils en sont à trois succès partout. La “belle” a donc lieu cet après-midi. Et leurs déclarations sont restées politiquement correctes. «“Stan” a tout écrasé sur son pas- sage lors de ses derniers matches. C’est un joueur en forme, il est en pleine confiance et il joue extrêmement bien. Ça va être difficile, quoi qu’il arrive. Je vais essayer de faire ce que j’ai fait depuis le début du tournoi : être sérieux et me concentrer sur ce que je sais faire de mieux. Je n’ai rien à perdre», déclarait Tsonga après son succès contre Nishikori.
Le mental, facteur clé
Son adversaire demeure, lui aussi, très mesuré dans ses propos, après avoir bien chambré les Bleus lors du banquet d’après coupe Davis. «Ça va être intéressant, excitant. C’est un joueur très costaud. Il a eu quelques pro- blèmes de santé. Il a été blessé. Dans un Grand Chelem, il est toujours présent, il va toujours loin. Il a déjà joué une demi-finale, ici, à Roland-Garros. J’ai vu ses résultats dans les grands tournois, et je peux dire qu’il est fort mentalement. Il est plus à l’aise que d’habitude sur le terrain.» Sur le plan technique, Wawrinka, en grande confiance après son
succès en trois petits sets contre Roger Federer, en quarts, possède beaucoup de puissance dans tous ses coups et un revers à une main somptueux. “Jo” s’appuie sur son service et sa première frappe qui est sou- vent son coup droit. Son revers, s’il ne lui amène pas beaucoup de coups gagnants, est en progression. Les échanges ne devraient pas donc trop durer. Affronter Wawrinka à ce stade d’un Majeur doit aussi être perçu comme une chance, Djokovic et Murray semblant un ton au-dessus dans l’autre demie. On connaît tous les qualités du Suisse, capable d’atteindre des sommets quand son tennis est en place comme en Australie l’année dernière. Mais il peut manquer encore de régularité et il est tout à fait prenable dans un mauvais jour. Son mental, aussi, peut faire le yo-yo. L’aspect mental, que Tsonga a travaillé avec un sophrologue, jouera à plein son rôle.
Entre ce match-là et celui contre Ferrer en 2013, Tsonga, qui n’a remporté pour l’heure qu’une demi-finale sur cinq disputées, n’aura pas à chercher bien loin des envies de revanche. Même si ce n’est probablement pas en puisant dans son passé que le Français, porté par tout le Central, trouvera la clé pour cette fois-ci répondre présent sur le court. “Jo”, c’est à toi de jouer !
N. C.