Un choix crucial – L’édito de Patrice Chabanet
Le gouvernement marche sur des œufs, c’est peu de le dire. Face à une pandémie qui continue à progresser sous la pression du variant anglais, le voilà contraint de passer à la vitesse supérieure. Réponse ce mercredi. La rumeur et les allusions du ministre de la Santé semblent indiquer qu’on s’achemine vers un nouveau confinement. En retenant cette hypothèse, reste à connaître l’essentiel, à savoir la durée. Il y a les partisans d’un confinement long qui présenterait l’avantage d’inverser les courbes. Au contraire, les tenants d’un confinement court estiment qu’il ne faut pas martyriser un peu plus une économie déjà passablement malmenée. Cette double approche traverse l’opinion publique, les spécialistes (et les experts auto-désignés), la classe politique et les médias. Cela veut dire que la décision qui sera prise sera forcément critiquée. Mais l’art de la politique, quand on est au pouvoir, est de s’accommoder de ces polémiques qui sont le sel de la démocratie.
Pour le moment, Emmanuel Macron ne s’en sort pas trop mal. Sa cote de popularité continue de progresser. A 18 mois de la présidentielle, il réalise des scores supérieurs à ceux de Sarkozy et de Hollande à la même échéance. Mais peuple varie. Beaucoup dépendra de la vaccination. Si elle réussit, elle éteindra les critiques les plus acérées. Si, au contraire, elle se perd dans des ruptures d’approvisionnements et dans des rendez-vous reportés, le gouvernement en sera tenu responsable. Malheur à ceux qui sont aux manettes.
Tôt ou tard, le défi sanitaire sera relevé. Viendra alors l’énorme dossier économique. On peut se rassurer en relevant que la France n’est pas la seule à subir ce qui ressemble à un naufrage. La réalité est qu’il ne s’agit pas d’un effet secondaire de la crise sanitaire, mais d’un mal essentiel.