Un chat de nouveau empoisonné : un pénible scénario déjà connu dans ce quartier de Langres
Au pied de Langres, plusieurs chats avaient été victimes d’empoisonnement ou de blessures, il y a près de 7 ans. Parmi ceux-ci, chez Nicolas, Eps avait été ciblé à à trois reprises. La dernière lui avait été fatale. Cette semaine, c’est encore son chat qui a été ciblé. Matrix a succombé au terme d’une lente agonie. Effondré, Nicolas a distribué un courrier dans les boîtes aux lettres du voisinage.
« Nous tenions à vous informer que notre chat Matrix (le gros blanc avec les poils longs) a été empoisonné cette semaine ». Dans son courrier daté du jeudi 23 février, son propriétaire Nicolas indique que le vétérinaire a confirmé l’empoisonnement et que, pour sa part, il a porté plainte en gendarmerie. Avant de rappeler la peine encourue pour maltraitance animale. Il invite ses voisins du quartier du chemin des Jésuites à « faire attention à ce qu’animaux et enfants » sont susceptibles de trouver et de manger. « Le vétérinaire m’a dit qu’un appât avait été utilisé, un chat ne mange pas du raticide ». Nicolas et son épouse sont effondrés, seule la colère prend ponctuellement le pas sur leurs larmes. Leurs deux enfants de 10 et 15 ans sont en vacances chez une parente, ils redoutent de leur annoncer que, du Matrix héros chéri de famille, il n’y a plus.
L’animal qui « miaule en marchant »
« Matrix était habitué à se promener dans le quartier ». Le gros chat blanc à poils longs était connu de tous, ici. L’animal qui « miaule en marchant » quand il voit son maître jouissait d’un beau capital sympathie. Lundi 20 février, quand Matrix rentre au bercail vers 19h, « il a l’air bizarre ». Toutefois, il rejoint comme d’habitude le canapé familial. Avant d’aller dormir, Nicolas, comme c’est l’usage, le descend au sous-sol où il dort. Sauf que le lendemain matin, alors que le chat a l’habitude de rejoindre son maître qui l’attend dans la cuisine avec un petit bout de beurre et son pâté , Matrix n’est pas au rendez-vous rituel. Nicolas va donc le voir. Il le caresse, décidément, l’animal n’a pas l’air dans son assiette. D’ailleurs, il ne le suit pas. Nicolas retourne le voir une heure plus tard. « Matrix était prostré hors de son panier, et je l’ai trouvé tout mou ». Pourtant, son chat va demander à sortir en balade. Il est alors 10h15.
Œdème au cœur
« Je l’ai sifflé, comme d’habitude ». Le soir venu, Nicolas rappelle Matrix, qui bat toujours le rappel comme le fait un chien. « Et là, non… ». Avec son épouse, il prend la voiture pour ratisser le quartier. Pas de Matrix. Le lendemain matin mercredi, non plus. « J’ai eu un tilt. Notre premier chat Eps s’était caché dans le jardin voisin pour mourir ». Nicolas s’y précipite. Matrix est là, « encore vivant ». Mais il est extrêmement faible. Le vétérinaire va relever une température spécialement basse. À la radio, il détecte un œdème près du cœur. « C’est le principe du raticide, ça inhibe les plaquettes », explique Nicolas. Total : l’épanchement de sang est impossible à colmater. Jeudi 23 février au soir, le vétérinaire apprend à Nicolas que Matrix a été placé sous oxygène. « Ce vendredi matin, il nous a téléphoné pour nous dire que notre chat n’avait pas survécu ».
C’est parce que le quartier a déjà traversé une période d’actes de maltraitance envers les chats que Nicolas a décidé de faire connaître l’histoire de Matrix. L’idée que le scénario se réplique le hante.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr