Un chantier de bénévoles à l’église Saint-Brice de Chatonrupt

Récemment, les élus de la commune de Chatonrupt-Sommermont (près de Joinville) se sont aperçus que l’estrade en bois du chœur de l’église Saint-Brice de Chatonrupt était pourrie. Sous celle-ci, le sol n’était que de la terre battue.

Alors que l’estrade en bois du chœur de l’église était précédemment recouverte de moquette, une personne y a trébuché lors d’un récent office, tandis qu’un pied de chaise d’un choriste l’a transpercée. La moquette retirée, les élus ont non seulement constaté que le bois de l’estrade était pourri, mais qu’au-dessous, du carrelage a été posé sur de la terre battue. Or, tout le reste de la nef est parfaitement carrelé.

Un office religieux étant programmé dimanche 15 octobre par le secteur inter-paroissial de Joinville-Donjeux-Poissons, le maire, Joël Agnus et son équipe municipale ont pris les choses en mains. Il était nécessaire de remédier à une situation devenue dangereuse pour les officiants comme pour les fidèles.

En effet, les communes ont la charge de l’entretien des édifices religieux construits avant la loi de 1905 qui a établi la séparation des Eglises et de l’Etat. De plus, l’église de Chatonrupt n’est pas classée.

Depuis deux semaines, sept personnes se sont mises à l’œuvre pour cette réfection : cinq élus, l’ouvrier municipal, ainsi qu’un jeune stagiaire employé par la municipalité. L’ancienne estrade a été remplacée par une assise en béton, tandis que des éléments de l’autel ont été rejointoyés à cette occasion. Or, l’estrade en pierre d’un petit autel de la Vierge Marie, également recouvert de moquette, était comblée de terre battue. Celle-ci va être remplacé par du béton.

Selon Joël Agnus, le mortier coulé au profit des deux autels va être recouvert de dalles naturelles en pierre de travertin aux propriétés antidérapantes. Ce chantier, qui demande encore quelques jours d’efforts, était déjà bien avancé mardi 26 septembre. En ce qui concerne le béton, préparé à l’extérieur de l’église, il a dû être introduit dans celle-ci à la brouette. Les élus lanceront prochainement un appel à toutes les bonnes volontés afin de procéder à un nettoyage complet de l’intérieur de l’église actuellement recouvert de poussière.

Un mémorial de 1801 évoque l’église Saint-Brice

Dans les archives de la mairie, un texte mémorial rédigé à la plume d’oie en 1801, par un auteur anonyme, évoque l’église Saint-Brice : « L’église du lieu, bâtie à l’antique, agrandie à différentes reprises, donne lieu de croire que la commune est ancienne et était d’abord composée d’un petit nombre d’habitants. Elle s’est faite par la réunion d’un hameau du même territoire qui résultait d’un monastère de religieux et des habitations des artisans attachés au service de cette maison, et portait le nom de Saint-Brice, patron de Chatonrupt ».

Par la suite, l’auteur explique que le riche monastère Saint-Brice qui prélevait les deux tiers des grosses dîmes sur la production agricole, a été pillé et incendié par les Impériaux de Charles-Quint (août 1544) : “Ce monastère a été la proie des flammes. Les ruines, en tout 42 maisons de la commune en ont été bâties juste après sur 80 ans. Le théâtre de ces débris porte toujours le nom de Champ Saint-Brice et une autre parcelle de terre dans le voisinage, celui de Champ des Sarrazins” (magazine du Journal de la Haute-Marne de dimanche 24 juillet 2022).