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Un Bourbonnais dans la tempête Elliott au Québec

Un Bourbonnais dans la tempête Elliott : « Penser à la Haute-Marne, ça te réchauffe »

Un Bourbonnais dans la tempête Elliott au Québec

Depuis plus de dix ans, Nicolas, qui a toujours sa maison à Bourbonne-les-Bains, travaille au Québec. La tempête Elliott y a sévi, comme aux États-Unis. Si le trentenaire s’est fait aux hivers trapus, le souvenir de la Haute-Marne l’a aidé à faire face à un exemplaire jamais vu.   

« J’ai mis 2h30 à dégager ma voiture, qui était ensevelie sous 3 mètres de neige ». Trois voisins ont donné un coup de main à Nicolas. À Shawinigan, au moins est-on rompu à se serrer les coudes face aux conséquences des hivers particulièrement marqués. Et en travaillant au Québec depuis maintenant 13 ans, Nicolas, qui arrive de Bourbonne-les-Bains où il habite toujours, a eu le temps d’en voir passer. Toutefois, la tempête Elliot a revisité la rudesse du climat auquel il s’est fait.

Jamais Nicolas n’avait vu pareille quantité de neige tomber à la fois (DR).

Si l’on sait en effet que la tourmente a balayé les États-Unis, on est tenté d’oublier qu’une partie du Canada français a été logée à la même enseigne. « Je n’ai jamais vu des chutes de neige de pareille intensité ». Le paysage a pris de drôles de tours par-dessus le marché. « J’ai vu des éclairs en pleine tempête ». Nicolas croit rêver, mais l’apparition… dure. Sans doute des courts-circuits, ici, c’est la patrie de l’énergie. Jusqu’à ce que des amis lui parlent du même spectacle, dans des zones éloignées d’où il vit.

Les déneigeuses avaient beau dégager les routes… les lames de neige se reformaient aussitôt (DR).

Le jour du réveillon, les déplacements routiers sont devenus au moins laborieux. « Les déneigeuses avaient beau passer, elles ne pouvaient pas dégager les routes. Les lames de neige se formaient extrêmement vite. J’ai mis 1h30 à faire 40 km ». Beaucoup d’arbres sont tombés sur des voies de chemin de fer. Les coupures de courant se sont multipliées. « Ma belle-mère a perdu tout son repas de réveillon… Un dîner pour 25 personnes… ».

Elliott au sommet des éoliennes

« On a eu des pointes de vent à 130km/h ». Logiquement, les éoliennes qu’entretient Nicolas se mettent à l’arrêt dès la vitesse de 21 m/s atteinte (près de 76 km/h). Or, pour tout arranger, elles ont au contraire continué d’accélérer jusqu’à 35 m/s (environ 126 km/h). Elliot ou pas, Nicolas a grimpé en haut des mâts… avec un chauffage. Mais le danger était ailleurs, « dans l’absence de visibilité ». Décidément, oui, « Elliott a pu faire peur ». Pour surmonter les coups de blues, Nicolas a dégainé sa botte secrète : le pays. « Penser à la Haute-Marne, ça te réchauffe » -le corps, le cœur tout à la fois.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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