Un artiste doit suivre son instinct : la créativité vient de l’intérieur
“Le peintre doit peindre non seulement ce qu’il a devant lui, mais aussi ce qu’il voit à l’intérieur de lui-même. S’il ne voit rien à l’intérieur, alors il devrait arrêter de peindre ce qui est devant lui ”. Cette citation de Caspar David Friedrich est souvent mise en exergue aux élèves-peintres de l’Atelier des grands lacs de Giffaumont-Champaubert créé et dirigé par Françoise Larchet, professeure d’art pictural.
« Lorsqu’un artiste crée, il a une idée plus ou moins précise de ce qu’il veut mais il ne répond pas à un cahier des charges. Car lorsque les matériaux et le dessin sont maîtrisés, il peut se permettre de prendre un peu plus de liberté. Peu importe si le travail est abstrait ou figuratif, le rôle de la composition est primordial à la création d’une œuvre, et quand le point de départ est bon, alors on augmente les chances de réaliser un travail de qualité ». Dès lors que les bases sont acquises poursuit Françoise Larchet, « le processus de création est plus ou moins identique selon les arts, que ce soit la musique, la danse ou la sculpture : l’idée de départ, puis la réflexion sur sa mise en forme, et enfin sa concrétisation passant par une mise en valeur et une recherche de beauté. Mais pour atteindre cela, il y a quelques points à maîtriser. C’est ce que je m’efforce d’inculquer aux nouvelles adhérentes ». Françoise Larchet est une professeure motivée qui transmet sa passion et prodigue les conseils éclairés qui permettent aux participants de progresser. Les artistes peintres amateurs exercent leur art dans un environnement paisible. Ils apprennent un autre mode de relation, respectueux, acceptant de soi et donc des autres, de partage. Dans l’ancienne salle de classe, les peintres, à l’instar des élèves du siècle dernier, ne peuvent être troublés par des images extérieures et les tableaux qui sont peints dans ce lieu ne sont pas vus par d’autres que ceux du groupe de l’atelier. Tous les artistes sont concentrés sur leur acte, leur geste de peindre.
Une pédagogie efficiente
Les artistes amateurs peignent individuellement, libres de thème et de modèle. Sur la feuille de papier, ils explorent leur propre répertoire de formes et d’images, de la couleur qu’ils veulent.
La professeure n’est ni une enseignante, ni une soignante. Françoise Larchet accepte l’autre de manière inconditionnelle, proche de la pensée d’un psychologue humaniste. Pour la professeure, « tout être est une île au sens le plus réel du mot ». Sans analyse, sans prospection, la professeure stimule ; par des paroles discrètes et encourageantes, fait renaître le plaisir d’agir. « Le centre du mieux-être réside en soi-même. L’adulte qui dit : je suis nul en dessin, se découvre capable et prend confiance ».