Un an après, 204 Ukrainiens toujours accueillis en Haute-Marne
Au plus fort de la guerre, le département avait hébergé 306 “déplacés” dans les dispositifs de l’Etat, sans compter ceux qui ont été spontanément accueillis par des habitants.
Dès les premiers jours du conflit, qui a éclaté le 24 février 2022, de simples citoyens haut-marnais se sont mobilisés pour accueillir des Ukrainiens. Dans un département où les liens sont forts avec ce peuple, notamment grâce à l’association Tchernobyl 52, des habitants n’ont ainsi pas hésité à faire le déplacement jusqu’à la frontière d’un pays sous les bombes pour prendre en charge et mettre à l’abri des Ukrainiens, et notamment des enfants. Dans le tumulte d’un nouveau conflit sur le sol européen, un vent de solidarité a soufflé sur la Haute-Marne, par exemple à Lafauche (près de saint-Blin) où une citoyenne américaine a mis sa demeure à disposition d’une douzaine d’Ukrainiens.
Cinq centres d’accueil
Puis les services de l’Etat ont pris le relais, organisant l’accueil d’habitants qualifiés de “déplacés”. Quel bilan de cette opération ? Dans un état communiqué, via la préfecture, par la direction départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des populations (DDETSPP), 306 personnes, « hors déplacés hébergés chez des tiers », ont été accueillies depuis le 17 mars 2022, « date d’arrivée du premier convoi ». Les centres d’accueil ont été implantés à Colombey-les-Deux-Eglises, Châteauvillain, Chaumont, Longeau et Froncles.
De toutes ces personnes, 204 restent présentes sur le sol haut-marnais. Par exemple, précise l’Etat, « l’ensemble des personnes déplacées présentes sur Froncles a été accompagné vers le logement », chacune des structures faisant l’objet d’un accompagnement en collaboration avec des structures locales (AATM, Relais 52, Phill, SOS Femmes accueil). Concernant l’accès à l’emploi, il s’est révélé « complexe pour une partie du public ukrainien », explique la DDETSPP. La raison : « [Ce public] a du mal à se projeter, et s’agissant pour la majorité de femmes avec enfants, il est difficile pour elles de travailler. La grande majorité possède peu de diplômes valides et n’a pas d’expérience professionnelle. » Pour autant, il existe des exemples d’insertion par le travail, par exemple à Langres.
L. F.