Guerre – Exfiltration de 81 Ukrainiens : « ce n’est qu’une goutte d’eau »
Ce jeudi 17 mars, vers 14 h, 81 personnes venues d’Ukraine ont été accueillies à l’hôtel des Dhuits, à Colombey-les-Deux-Eglises et pris en charge par les services de l’État. Ils échappent ainsi à la guerre.
Depuis ce jeudi 17 mars, vers 14 h, 81 personnes venues d’Ukraine, fuyant la guerre, ont été accueillies à l’hôtel des Dhuits, à Colombey-les-Deux-Eglises. Elles ont profité de l’exfiltration organisée par la société agricole AgroKMR détenue par des agriculteurs haut-marnais. Ils sont implantés dans la région de Dniepropetrovsk, région située aux portes du Donbass et à 180 km de Donietsk en zone pro-russe.
Une quarantaine d’enfants, une quarantaine de jeunes femmes, 32 familles sont ainsi à l’abri et regroupées en Haute-Marne. Ils échappent à la guerre.
Opération spéciale dans cette guerre
Jean-Paul Kihm, l’un des membres d’AgroKMR, raconte que cette exfiltration a été imaginée en entendant les chars approcher de la région. La société a alors proposé aux 90 salariés, s’ils le souhaitaient, de quitter l’Ukraine. Des discussions intrafamiliales ont eu lieu et, principalement, tous les enfants en bas âge, avec leur jeune mère ont décidé de faire le voyage.
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Comme de nombreuses opérations de ce genre ont lieu actuellement en Ukraine, Jean-Paul Kihm explique qu’il a été compliqué de trouver des bus en Ukraine mais aussi en France. Les premiers ramenaient les réfugiés à la frontière polonaise escortés d’un pick-up de l’exploitation agricole et les seconds transportaient des colis et des dons collectés par les clubs services de Chaumont.
Ils laissent un père, un mari
D’après Jean-Paul Kihm, la synchronisation a été parfaite ce lundi 13 mars pour ensuite débuter le trajet qui a emmené ces familles à Colombey.
Là-bas, ils laissent un père, un mari qui sont toujours rattachés aux tâches agricoles même si elles sont ralenties. L’agriculteur de Rochefort parle d’une situation relativement calme, d’après les derniers contacts établis. Les équipes travaillent les terres uniquement la journée et non plus la nuit afin d’éviter de se transformer en cible.
Jean-Paul Kihm résume : « La ferme tourne convenablement, sachant que le gouvernement ukrainien a demandé que l’activité perdure. Nous avons été sollicités pour continuer ». Cela dit, aussitôt, l’homme relativise l’action menée : « Ce n’est qu’une goutte d’eau dans cette guerre étant donné le nombre de réfugiés à la frontière polonaise ». Il ne cache pas non plus sa révolte en voyant que les opérations de sauvetage sont justement menées par des entrepreneurs et non pas par les petites et moyennes entreprises implantées en Ukraine.
Maintenant que les femmes et enfants sont installés, la pression ne retombe pas pour autant. Il est désormais question des logements futurs, du travail, de la gestion des séparations…
Jean-Paul Kihm, profondément humain et mesuré, en profite pour remercier les services de l’Etat et leur efficacité.
Ukraine. L’exfiltration de 81 Ukrainiens par des agriculteurs haut-marnais implantés là-bas est terminée. Femmes et enfants ont été accueillis à Colombey et pris en charge par les services de l’Etat.
Frédéric Thévenin