Turenne : quand les blattes font fuir les locataires
Depuis près d’un an des locataires de l’entrée 10 de l’immeuble Turenne voient leur quotidien virer à l’enfer en raison d’une invasion de blattes. Une situation qui ne semble pas trouver de solution pérenne et qui pousse certains des habitants à fuir leur logement.
« C’était devenu invivable. Les blattes ont envahi mon appartement malgré tous les traitements que j’ai pu faire ou ceux qu’Hamaris a fait. Le pire c’est la nuit, elles sortent de partout et moi, j’ai une petite fille de 15 mois et j’ai peur pour elle et pour moi. » Claudine* n’en peut plus et sa décision est prise elle va quitter son logement dans lequel elle a emménagé il y a un an. « Quand je suis arrivée, c’était très bien et je n’avais vraiment aucun problème. Et puis, au bout de deux ou trois mois, j’ai commencé à en voir une ou deux sortir des tuyaux de la cuisine. J’ai donc acheté des produits adaptés pour les tuer, mais la nuit, elles sortaient encore plus nombreuses ! J’ai appelé Hamaris et je les ai prévenus de la situation. Ils m’ont dit qu’ils traiteraient mais que le problème venait de ma voisine du dessus qu’ils n’arrivaient pas à joindre. »
« Je vais devoir repartir à zéro »
Claudine continue d’acheter poudre et produits et cela finit par ravager tout son mobilier mais les blattes courent encore partout et de plus en plus nombreuses. « Ces bêtes peuvent générer des problèmes de santé, donc il y a plus d’un mois je suis partie vivre chez des proches avec ma fille et j’ai demandé une mutation auprès d’Hamaris. Ma demande a été acceptée et je quitte Turenne au 1er octobre. » Le problème pour Claudine c’est que tous les traitements successifs ont ravagé son mobilier et qu’elle sait d’ores et déjà qu’elle doit tirer un trait sur son électroménager. « Elles pondent partout donc je n’emporte rien. Je vais devoir repartir à zéro. Je travaille mais je n’ai pas de gros moyens et le déménagement va être une bonne chose mais financièrement compliqué. »
« Nerveusement, ça devient difficile »
Sa voisine, Véronique* est dans la même situation. Mère célibataire également, elle vit avec ses deux filles dont une est en situation d’handicap. « Cela fait près de trois ans que je vis là et je n’ai jamais eu de problèmes. Mais depuis quinze jours, ces sales bêtes commencent à investir mon appartement. Ma fille a des troubles autistiques et dès qu’elle voit une blatte elle fait une crise. Cela joue sur son état et moi, nerveusement, ça devient difficile. »
Véronique aussi a décidé de partir mais pour elle aussi ce ne sera pas sans conséquences financières. « Je sais qu’Hamaris est déjà venu traiter mais cela ne sert à rien car cela vient de l’appartement du dessus et la locataire refuse d’ouvrir sa porte. Du coup, ce qu’ils font ne sert à rien ! En plus ça se propage à d’autres étages puisque j’en ai discuté avec des gens qui habitent au 4e et 5e étages et ils en ont chez eux. »
Hamaris impuissant
Une situation compliquée qu’Hamaris a bien pris en considération mais, malheureusement le bailleur social se dit impuissant. « Nous faisons des traitements préventifs deux fois par an mais nous avons un taux de pénétration dans les logements de moins de 50 %. Cela fait cinq ans que nous travaillons sur ce dossier mais nous n’arrivons à rien tant que la locataire concernée ne nous permet pas de traiter et nous n’avons aucun recours », déplore Dominique Hoummad, responsable de l’antenne langroise d’Hamaris.
Patricia Charmelot