Tsonga prend la porte

Jo-Wilfried Tsonga n’est resté sur le Central que huit petites minutes, hier, lors de la fin de son match du premier tour de Roland-Garros. Le Français, tête de série N°12, vainqueur à Lyon, la semaine dernière, son premier succès sur terre battue, avait terminé la veille à 21 h 54, soit le deuxième match le plus tardif disputé Porte d’Auteuil, après un Monfils-Fognini.

La question était de savoir comment Jo allait attaquer la reprise, lui qui était mené deux manches à une et 5-4 par un Argentin, dont c’était la première apparition à Paris. La réponse n’a pas tardé. Le Français enchaîne trois vilaines fautes directes en coup droit et se retrouve confronté à trois balles de match. Porté par l’appui du public, il les sauve de belle manière. Ouf ! Mais sur une énième faute de coup droit, il offre à l’Argentin une quatrième balle de match. Cette fois, Olivo, 91e mondial, ne tremble pas et va chercher la plus belle victoire de sa carrière (7-5, 6-4, 6-7, 6-4).
Lent dans son déplacement, auteur de plus de 70 fautes directes et face à un adversaire qui s’est accroché sur tous les points, avec un beau jeu de contre, comme avant lui d’autres Sud-américains, Tsonga, venu sans trop de repère, avec la naissance de son petit Sugar, prend la porte d’entrée. Cela ne lui était plus arrivé depuis 2005 à Paris, pour sa première, quand il se trouvait au-delà de la 200e place mondiale et en Grand chelem depuis 2007, à l’Open d’Australie. Soit la première fois depuis plus de dix ans !

Kiki et Lucas en patrons

A 32 ans, Tsonga, qui avait aussi eu récemment un souci à l’épaule, se trouve à la croisée des chemins. Un an après sa sortie crève-cœur contre Gulbis, l’an passé, Tsonga quitte Paris sans tambour ni trompette.
Tsonga sorti la tête basse, les espoirs tricolores reposaient sur les épaules des Nordistes Lucas Pouille et de Kristina Mladenovic. Kiki, après s’être bloqué le dos avant le tournoi, a pleinement répondu aux attentes. Contre la frêle italienne Errani, 91e mondial, qui possède un service faible, la leader du tennis tricolore a assumé son statut (6-2, 6-3). «Je n’ai pas l’impression que mon dos est remis à 100 %. J’ai toujours des difficultés au service, je n’arrive pas à passer pour l’instant mes engagements comme je le voudrais. Effectivement, par rapport au premier tour, c’est bien meilleur», analyse la Nordiste, qui affrontera au troisième tour Rogers.
Lucas Pouille, après un premier tour de tous les dangers contre Benneteau, a sauvé trois balles de set au premier, avant de prendre le large contre le Brésilien Bellucci (7-6, 6-1, 6-2). «Mon adversaire a très bien joué, il frappait très fort, avec peu d’erreurs. J’ai ensuite eu des occasions. Je trouvais que j’avais de bonnes sensations. Le “tie-break” a été très important. Dès que Bellucci a pris un coup sur la tête, il a baissé d’intensité. Je ne ne peux pas me satisfaire d’être au troisième tour. J’ai envie d’aller plus loin», explique le Français, qui ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Une autre Nordiste, Océane Dodin (56e) est tombée avec les honneurs face à Kuznetsova (N°8), qui a gagné ici en 2009, en trois sets (7-6, 5-7, 6-3).

Nadal et Djokovic n’ont pas traîné

C’est en revanche terminé pour le jeune Benjamin Bonzi, qui a logiquement subi la domination du terrien espagnol Ramos-Vinolas. Ce dernier retrouvera Lucas Pouille.
Les leaders du tennis mondial ont assuré leur place au troisième tour, à l’image de Nadal, qui n’a fait qu’une bouchée de Haase, de Djokovic contre Sousa, de Raonic, Thiem ou encore Goffin et de Muguruza, tenante du titre, qui a gagné en trois sets contre Kontaveit. La sensation est venue de la Tunisienne Ons Jabeur, “lucky-loser”, qui a sorti Cibulkova (N°6). En double, c’est déjà terminé pour la paire Mahut/Herbert, dominée par les Australiens Kyrgios et Thompson.
Suite et fin du deuxième tour, aujourd’hui, avec huit Français en lice (Richard Gasquet, Jérémy Chardy, Pierre-Hugues Herbert, Gaël Monfils, Chloé Paquet, Caroline Garcia, Pauline Parmentier et Alizé Cornet). Allez les Bleus !

Nicolas Chapon