Tsonga passe entre les gouttes
Hier, lors de la première journée perturbée par la pluie, un Français s’est hissé en quart de finale de Roland-Garros. Jo-Wilfried Tsonga a en effet dominé Tomas Berdych (6-3, 6-2, 6-7, 6-4). C’est fini en revanche pour Alizé Cornet et Gilles Simon. Monfils et Federer se retrouvent aujourd’hui.
Jo-Wilfried Tsonga revient sur le devant de la scène. Le Manceau, gêné de nombreux mois par son avant-bras, et qui est arrivé dans l’ombre, après trois tours tranquilles contre des joueurs modestes, retrouve des couleurs dans son “jardin” du Central de Roland- Garros. Face à Tomas Berdych, le grand Tchèque, 4e mondial après un très bon début de sai- son, le N°3 français, qui n’avait plus battu de “Top 10” depuis deux ans, ici même contre Roger Federer, réussit deux premiers sets de très grande qualité.
En effet, cette rencontre, Tsonga l’a d’abord survolée, avant de la voir glisser entre ses doigts pour finalement la rattraper par le col, au moment où elle semblait s’éloigner. Il a donc d’abord réussi le match parfait. Avec un plan de jeu intelligent, une subtile alternance dans les rythmes de frappe, et un mini- mum de déchet, Jo a totalement déboussolé un Berdych à côté de son tennis et visiblement peu à l’aise dans ces conditions venteuses.
Un break dans le premier set, puis deux autres dans le deuxième, et Tsonga s’est retrouvé en total contrôle de ce huitième de finale. A 5-4 en sa faveur, break en poche, Tsonga réalise un jeu de service très mauvais et Berdych recolle, puis remporte la manche au jeu décisif. Sur sa lancée, le Tchèque mène 3-1 et possède même une balle de double break, avant de complètement disparaître des radars. Cette fois-ci, Jo enchaîne les aces pour s’offrir un troisième quart de finale sur la terre ocre parisienne. Et il retrouvera, demain, le Japonais Kei Nishikori, 5e mondial, qui n’a fait qu’une bouchée du Russe Gabashvili (6-3, 6-4, 6-2).
En fin de journée, après les diverses interruptions en raison de la pluie, le remake de la coupe Davis, entre la France et la Suisse, pouvait enfin se dérouler.
Simon n’a rien pu faire
Sur le Lenglen, Gilles Simon, qualifié dans la douleur au tour précédent, contre son compatriote Nicolas Mahut, a pris une pluie de coups gagnants de la part de Stan Wawrinka, intouchable. L’Helvète, qui se pro- cure de très nombreuses occasions de break, n’en convertit que peu mais cela lui suffit pour mener rapidement et conclure en moins de deux heures (6-1, 6-4, 6-2). «Stan a été bien meilleur. Avec des conditions de jeu lourdes, il frappait fort tout le temps et il me repoussait facilement. J’ai vraiment eu du mal à le faire bouger», concédait le Niçois, auteur d’une petite dizaine de coups gagnants seulement. «Sur une frappe, il m’envoyait très loin. Je n’ai jamais vraiment eu d’occasion. Il a été impressionnant. Sur mes trois derniers tournois ici, j’avais été éliminé en cinq sets. Aujourd’hui (hier), cela m’a rappelé le huitième de finale contre Söderling, où j’avais pris des missiles tout l’après-midi.»
Dans un Central chauffé à blanc, Monfils et Federer entrent alors dans l’arène peu après 19 h, pour le choc des huitièmes de finale. Le Bâlois, comme les deux derniers adversaires de Monfils, débute la partie tambour battant, avec un minimum de fautes (6-3). Mais la “Monf” a de la ressource, comme il l’a déjà montré contre Cuevas, et il breake d’entrée pour mener rapidement (3-0). Federer revient in extremis sur un très bon jeu de retour (5-4). Mais le Parisien a le dernier mot, après un “avion” en coup droit et un revers de toute beauté (6-4), avant l’interruption par la nuit. Les deux hommes se retrouveront aujourd’hui, et difficile d’émettre un quelconque pronostic.
Cornet revient de trop loin
Chez les dames, la journée avait mal commencé pour Alizé Cornet contre l’Ukrainienne Svitolina. Si le deuxième acte a été très serré, la Niçoise, N°1 française, n’a jamais été en mesure de passer devant son adversaire, qui a eu besoin de six balles de match pour s’imposer (11-9 dans le tie-break). «C’était très serré dans ce deuxième set. Je suis passé à un point de le gagner (elle a eu une balle de set), mais j’ai été menée au score pendant l’en- semble de la manche. Cela été un miracle, finalement, d’arriver au tie-break. J’aurais adoré faire le match en trois sets, cela aurait vraiment été intéressant pour moi. Dans l’ensemble, Elina a été un peu plus solide que moi et très régulière. C’est ce qui l’a menée à la victoire», a déclaré la Française, qui disputait son premier huitième de finale. Aujourd’hui, en plus de la fin de Monfils-Federer, Jérémy Chardy et Richard Gasquet sont sur les courts. Avec autant de “défis XXL” à relever, face à Andy Murray et Novak Djokovic, les deux joueurs les plus en forme sur la saison de terre battue.
Nicolas Chapon