Tsonga : «Je ne peux pas faire la fête»
Si Jo-Wilfried Tsnoga était heureux de son succès express contre Roger Federer, hier, le premier demi-finaliste français depuis cinq ans à Paris sait bien que le plus dur est à venir, dès vendredi, contre l’Espagnol David Ferrer.
Jo, au premier set, vous êtes mené 4-3, avec un break de retard. Comment avez-vous fait tourner le match en votre faveur ?
Jo-Wilfried Tsonga : «La clé était de rester dans mes plans, de le repousser et de le faire jouer un maximum de revers.»
Vous étiez tout près d’une demi-finale l’an passé contre Djokovic. Qu’est-ce que cela vous fait d’y être pour de bon ?
J.-W. T. : «C’est vraiment super. Je ne peux pas faire la fête, crier victoire, même si je suis super-content. Quand on bat Federer en quart de finale, on peut aller plus loin. Mais je sais aussi que Ferrer n’a pas lâché un set depuis le début, qu’il est en forme. Le plus important pour moi est que je reste dans ma routine.»
Vous avez été proche de la perfection aujourd’hui (hier). Etes-vous plutôt dans l’euphorie du succès ou vous freinez- vous car il reste deux matches à gagner ?
J.-W. T. : «J’ai plus d’expérience que par le passé. J’avais déjà battu Roger à Wimbledon en quarts, mais j’avais perdu derrière contre Djokovic comme contre Murray l’an passé. Si je peux me réjouir de ce match, je veux aller plus loin.»
Aviez-vous l’impression d’être au-dessus du Suisse ?
J.-W. T. : «Il faut toujours garder de l’humilité et se sentir en danger même quand on est devant au score. Cela peut tourner dans le tennis. On l’a vu sur ce Roland avec Robredo, contre Monfils et Robredo et Richard (Gasquet) contre Stan (Wawrinka). Je suis plus mature et c’est dans la logique des choses car les années passent vite… J’ai fait le bon choix d’être seul pour savoir si j’aimais le tennis, que je le pratiquais pour moi ou pour le regard des autres. Mais quand on est seul, il y a beaucoup de choses à gérer en dehors. Roger (Rasheed,
son entraîneur) m’apporte du
sérieux, de la passion, la tactique
et le physique.»
Comment analysez-vous le jeu de l’Espagnol David Ferrer, votre prochain adversaire ?
J.-W. T. : «C’est un joueur accrocheur, qui court énormément. Il est très régulier et il peut faire mal en coup droit. Il aime quand les points durent longtemps. C’est un joueur véloce, rapide et endurant. Il a beaucoup de qualités mais j’ai toutes les armes pour le battre. Je frappe plus fort que lui, je sers a priori mieux, je suis plus endurant qu’avant.»
Allez-vous faire un petit écart
après ce succès ?
J.-W. T. : «Il ne faut jamais s’en-
lever un petit plaisir. Cela fait du
bien. Il y aura peut-être des bulles
dans mon eau (rires).»
Trente ans après, vous pouvez rejoindre Yannick Noah dans les vainqueurs français à Roland-Garros. Cherchez-vous à avoir des conseils de sa part ?
J.-W. T. : «Quand il chante, je danse (rires). Quand il me dit quelque chose, je l’écoute car je l’apprécie. (ndlr, Mickaël Llodra vient le féliciter chaleureuse- ment). Il y a beaucoup de bon sens dans ce qu’il dit.»
Propos recueillis par N. C.