Tsonga est en sursis

Les favoris français ont été globalement au rendez-vous, hier, pour la fin du premier tour, Porte d’Auteuil. En effet, Gaël Monfils, Caroline Garcia ou encore Alizé Cornet ont passé sans difficulté l’écueil de l’entrée en matière.

Hier, lors de la fin du premier tour de Roland-Garros, les Français se sont plus mis en valeur que la veille, avec les qualifications de Monfils, Chardy, Garcia, Cornet et la surprenante Chloé Paquet. Tsonga est passé tout proche de la sortie. Mené deux manches à une, il reprend aujourd’hui.

La seule ombre au tableau est venue de la prestation de Jo-Wilfried Tsonga, 13e mondial et demi-finaliste à Paris en 2013 et 2015. Après une préparation perturbée par une blessure à l’épaule, à Madrid, et sa paternité, le Manceau, vainqueur à Lyon la semaine dernière, arrivait sans beaucoup de repères. Lent dans ses appuis, Tsonga balbutie son tennis pour être mené deux manches à rien contre l’inconnu argentin Renzo Olivo, 91e mondial, qui a le mérite de ramener beaucoup de balles. Alors qu’il a le break dans la troisième manche, Tsonga retombe dans ses travers. A 6-3 pour le Français, dans le tie-break, Olivo sauve trois balles de set. La tension est à son comble quand un retour de revers gagnant le sauve d’une situation ô combien périlleuse. Tsonga possède le break dans le quatrième, avant de lâcher son avance. A 5-2 contre lui, l’affaire semble pliée. Dans la pénombre, Olivo craque un petit peu au moment de conclure et Tsonga revient à 4-5, hurlant sa joie. A 21 h 55, le juge-arbitre décide d’arrêter le match. Sous les sifflets du Central.
Le match entre Gaël Monfils et le Jamaïcain Dustin Brown s’est résumé en un condensé de beaux échanges, souvent très rapides, entre deux joueurs plutôt fantasques. Monfils, perturbé par une fissure au tendon d’Achille du genou gauche, avant Roland, s’en est sorti sans trembler, en trois sets.

Les Bleus à la fête

«Il n’y a pas eu de longs rallyes et donc peu de rythme. Ce n’était pas vraiment ce que je recherchais pour un premier tour. Je vais voir comment mon corps va réagir, quand le tendon d’Achille va refroidir. J’ai arrêté les anti-inflammatoires. J’ai rejoué trop tôt après avoir forcé à Indian Wells. Je me suis refait mal à Madrid. C’est la première fois que j’arrive sans victoire sur terre battue. J’ai fait peu de matches et j’ai donc peu de repères. J’arrive d’une façon originale ici. J’essaie de me soigner rapidement», explique Monfils. La prestation de Jérémy Chardy, contre le Roumain Albot a aussi été très aboutie. Le seul revers enregistré est logique. Le Brésilien Thiago Monteiro a pris le dessus sur Alexandre Muller, qui a mené deux manches à une, avant de craquer physiquement et de finir en larmes.

Chloé a mis le paquet

Chez les filles, la belle surprise est venue de Chloé Paquet. La Toulousaine de 22 ans a dominé la sœur jumelle de Karolina Plyskova, Krystina, 44e mondiale, en trois manches (6-7, 6-2, 6-2). «C’est un rêve. Pour ma première fois ici, dans un grand tableau, je ne pouvais pas espérer mieux. J’y croyais depuis le tirage. Je savais que si je la faisais bouger, je pouvais passer. Je marque 70 points et cela fait un peu d’argent. C’est un gros bol d’air pour mes parents qui me suivent depuis cinq ans», s’est réjouie Chloé, qui a rendez-vous avec Caroline Garcia. En effet, la Lyonnaise a dominé facilement la Japonaise Hibino (6-2, 6-2). Auteur d’une partie solide, Garcia, tête de série N°28, vivement critiquée pour sa non-participation à la Fed cup, puis plombée par des résultats moyens depuis quelques mois, a répondu de la plus belle des manières. La prestation d’Alizé Cornet était elle aussi aboutie. Contre la Hongroise Babos, la Niçoise a nettement dominé (6-2, 5-3), avant de craquer et de laisser échapper la manche. Cornet a ensuite repris le fil de la rencontre dans le troisième et dernier set, après un combat de 2 h 37′ (6-2). «Je suis assez connue pour faire des matches-marathon. Les muscles étaient un petit peu plus raides que d’habitude. Je n’étais pas loin des crampes. Je me suis remobilisée au troisième set, après le coup de massue de la deuxième manche. J’ai peu de matches-référence sur terre, comme l’an passé où j’ai réussi un bon tournoi. C’est la joie qui prédomine, c’est sûr. Mais en prenant du recul par rapport à mon match, dans le meilleur des cas, je me dis que j’aurais pu m’épargner 40 minutes de plus», résume la gagnante.
La marche était en revanche un petit peu trop haute pour Amandine Hesse, qui n’a marqué qu’un petit jeu contre la Tchèque Vondrousova. Le constat est le même pour Fiona Ferro, sans solution contre la Polonaise Radwanska (N°9). Pour Laurent Lokoli, le match contre Martin Klizan a été tendu pendant et après le match, les deux hommes ne se serrant pas la main.
Les favoris ont été au rendez-vous, à l’image d’Andy Murray, de Stanislas Wawrinka et de Simona Halep, chez les dames. Outre Alexander Zverev, battu par l’expérimenté Verdasco, l’Anglaise Johanna Konta (N°7), a été dominée par Su-Wei Hsieh.

Nicolas Chapon