Trouver les remèdes – L’édito de Christophe Bonnefoy
Trouver les remèdes – L’édito de Christophe Bonnefoy
A ce rythme, certains territoires ne seront plus dans quelques années des déserts médicaux… mais des déserts tout court. On connaît particulièrement bien la rengaine en Haute-Marne. C’est la même en d’autres lieux. Beaucoup.
Mais si on peut éventuellement se passer de certains services, la présence de médecins dans un département est une nécessité. Presque une question de vie ou de mort, pour les patients comme pour le territoire. Comment imaginer continuer à compter en mois, voire en années, lorsqu’on veut consulter un ophtalmologiste, par exemple ? Faudra-t-il à terme, aussi, s’astreindre aux mêmes délais pour un rendez-vous chez un dentiste, un spécialiste au sein d’un centre hospitalier ou tout simplement son généraliste ? La faute, toujours, à cette fameuse attractivité des territoires : les départs en retraite ne sont pas compensés par l’installation de nouveaux professionnels de santé.
C’est une évidence, on n’attirera jamais de jeunes médecins par la force. C’en est une autre, le «pragmatisme» privilégié en ce domaine par le gouvernement sera forcément plus efficace, en tout cas plus constructif que des mesures de coercition inévitablement vouées à l’échec. Et qui n’auraient pour seul résultat que, systématiquement, laisser le patient sans soins.
Autant, donc, mettre de côté ce qui n’a pas marché et essayer de développer ce qui pourrait apaiser les maux. Ainsi en va-t-il, notamment, des maisons médicales, dont Emmanuel Macron souhaite doubler le nombre en cinq ans. Ou de la simplification des démarches administratives pour les médecins. Et même d’initiatives encore plus innovantes, comme la télémédecine, sans doute coûteuse à mettre en place, mais qui, elle, représente une solution on ne peut plus concrète face à ces déserts médicaux. Et de toute façon plus intéressante que de constater en permanence que rien ne va, sans se donner les moyens d’y remédier.