Trop facile – L’édito de Christophe Bonnefoy
Les écoles, les gares, les musées, les châteaux, les aéroports… Et pourquoi pas demain d’autres lieux de concentration de public… Chacun aura bien évidemment compris illico quel est leur point commun en cette période d’extrême vigilance sécuritaire. Une certaine vulnérabilité.
Depuis quelques jours, la menace terroriste se traduit, bien sûr et avant tout, par sa capacité à ôter la vie. On pourrait y ajouter, de manière indirecte et peut-être par effet de mimétisme, la capacité, aussi, à pourrir facilement le quotidien des Français. Il y a d’un côté les actes, d’une extrême gravité, perpétrés par des humains aveuglés. De l’autre, une sorte de malin plaisir que prennent les « gros abrutis », selon les propos du ministre des Transports, Clément Beaune, à lancer ici et là, par mail notamment, des alertes à la bombe, à flot continu depuis deux semaines.
Trop facile. Mais à l’effet de nuisance certain. Et le spectre est large, de motivations plus ou moins fantaisistes. Du gamin que ça arrange éventuellement de voir les cours supprimés à l’ado qui se sent peut-être important à pouvoir influer, pour le coup de manière très néfaste, sur le cours du quotidien. Que ça amuse même, de voir évacuer le château de Versailles, visé par une nouvelle alerte ce dimanche, pour la septième fois depuis le 14 octobre.
Sauf qu’il est bien compliqué pour les forces de l’ordre de faire le tri. On ne peut en effet exclure que ce genre de menace provienne également d’individus radicalisés. En clair que la menace soit réelle. Toute alerte doit forcément être prise au sérieux et traitée à l’instant T.
Une autre façon, encore une, d’installer et entretenir une menace. Et un défi supplémentaire, pour les services de sécurité concernés.