Trompettes de la renommée
Musique. En décembre dernier, Ibrahim Maalouf avait voulu que quatre élèves du conservatoire de Chaumont l’accompagnent sur scène. Rare moment de grâce ! Qui va se répéter, la star de la trompette ayant réinvité le quartet pour jouer mercredi 17 avril au Grand Rex à Paris. Magie !
« C’est le genre de chose que tu ne connaîtras qu’une seule fois dans ta vie », avait prophétisé l’entourage de Lily, 15 ans, quand elle a pu jouer avec Ibrahim Maalouf à Palestra en décembre dernier.
Rétrospectivement, elle en sourit : « Je ne me doutais quand même pas que j’allais pouvoir le refaire ! ». Car l’artiste a renouvelé son invitation, sur le ton des choses entendues et qui vont de soi.
Audrey Fertier, la professeur de trompette, Lily, Jean et Camille sont attendus mercredi 17 avril au Grand Rex, dernière date française dqns la tournée du grand trompettiste avant son départ pour Boston. Ils ont reçu les partitions ce jeudi et sont en répétition : « On sera sur scène, et sans pupitre. Il faut apprendre les morceaux par coeur. En décembre, nous avions joué deux morceaux, cette fois ce sera trois : Timeless, Au revoir et Capital. Sur scène, on l’a vécu, il faut être hyper réactifs. Ibrahim nous embarque dans son show, on n’est pas des faire-valoir, on joue vraiment avec lui ! » s’émerveille encore Audrey Fertier.
Pour Jean, l’idée de bisser l’expérience précédente revêt un aspect très profond : « D’abord, je n’avais jamais joué aussi intensément que ce soir-là. Et surtout au-delà de la salle, de la foule, j’ai été impressionné par la qualité des musiciens sur scène. On est parmi des professionnels qui ont un talent gigantesque. À la fois ça rend humble et en même temps, c’est une grande fierté ».
Artiste bienveillant
« Accessible », « bienveillant », « simple »… Les laudatifs pleuvent quand il s’agit d’évoquer leur impressionnant modèle. Camille, 17 ans, n’en revient toujours pas : « Je croyais qu’il nous avait déjà oubliés ; et j’étais pourtant si reconnaissante d’avoir vécu le concert de décembre ».
Audrey connaît personnellement Ibrahim Maalouf, mais ce n’est pas suffisant pour expliquer que cette collaboration d’un soir se répète. « Il a de la musique une approche que je respecte : on joue ensemble, sans qu’il ne nous écrase de son talent. Et alors, il nous embarque, il nous hausse vers son niveau. J’ai rencontré bien des musiciens professionnels : Ibrahim Maalouf est celui qui instaure une authentique réciprocité musicale », conclut Jean.
Le groupe répète et prépare son périple vers Paris la semaine prochaine, encore tout étonné de cette invitation inattendue. « Peut-être qu’il va nous demander de le suivre à Boston ? », s’amuse Audrey.
Renaud Busenhard