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Tribunal : le fantasme de la postière dans la vallée de la Blaise

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Il fantasmait sur la postière de son village, elle pas du tout… l’entrepreneur négligeait la sécurité, l’agriculteur pulvérisait à tour de bras, la conseillère financière « tapait » dans les économies de clients âgés. Tour d’horizon de dossiers évoqués devant le tribunal judiciaire de Chaumont

Tribunal correctionnel. Elle faisait tourner les têtes, la factrice de Courcelles-sur-Blaise ! Jérôme Godefert* souffre de sa dépendance à l’alcool. Le quinquagénaire est isolé, habité par une forme de misère sexuelle, aussi. Les passages de la postière prenaient une haute valeur émotionnelle. Alors, le dire avec des fleurs ? Des mots fleuris… « T’as un joli petit cul ». « T’as envie de coucher avec moi ». Monsieur en sera venu à tenter de faire montre d’une vulgaire tendresse en posant une de ses mains sur un bras puis sur le cou de la postière. Cette dernière repoussa son assaillant. « Il titubait, j’ai eu peur ».

Comptant 16 mentions à son casier judiciaire, le prévenu ne s’est pas présenté, à deux reprises, à une expertise psychiatrique. « Il fallait se déplacer à Saint-Dizier ». Au nom du prévenu, Me Charlot pointa une problématique médicale tout en rappelant qu’il s’agissait de faits anciens, datant d’octobre 2020 à janvier 2021, avant de regretter un parcours du dossier « assez nébuleux ».

Sous sursis probatoire dans le cadre d’une précédente condamnation, le prévenu peine à respecter des obligations de soins. Décision ? Quatre mois de prison ferme.

Entrepreneur négligent devant le tribunal

La liberté d’entreprise est une chose, encore faut-il répondre à certaines exigences, en premier lieu des impératifs, visant à assurer à la sécurité de ses salariés. Entrepreneur dans le domaine du bois, Jean C a développé, à Cour-l’Evêque, la production de merrains destinés à la fabrication de tonneaux. Etabli dans l’Orne, déclaré coupable, en 2005, du délit de blessure involontaire dans le cadre du travail, « ancien assesseur aux Prud’hommes », l’entrepreneur est poursuivi, en son nom propre, pour entrave.

Avisé de la tenue d’un contrôle prévu le 20 mai 2021, précaution inhabituelle, le gérant a brillé par son absence. Plusieurs infractions furent constatées par une inspectrice du travail. Des courriers furent adressés à Jean C. Nulle réponse. Le gérant reconnaît ne pas s’être montré attentif suite à une chute d’activité liée à la pandémie. Décision ? Amende de 5 000 euros, dont 3 500 avec sursis.

L’agriculteur forçait sur le pulvérisateur

Nouveau dossier. Le procureur Cecoltan en vint à alerter les consommateurs. « Vous aimez les produits bio, ne les achetez pas quand ils viennent d’une exploitation proche d’une parcelle et d’un chemin traités sans respect des consignes en vigueur ». Absent à la barre, Jean-Marc R, exploitant agricole à Neuilly-l’Evêque, a traité à l’aide de produits phytopharmaceutiques une parcelle et un chemin alors que le vent dépassait la vitesse de 19 km/h. Talus et chemin, « brûlés », n’avaient par ailleurs pas à être traités. Condamné à une amende de 1 500 euros, dont 1 000 avec sursis, l’agriculteur devra, en outre, effectuer à ses frais un stage de citoyenneté relatif aux atteintes à l’environnement.

La conseillère financière détournait l’argent pour jouer au casino

Dernier dossier. En poste dans une agence bancaire de Saint-Dizier, une salariée a émis des cartes de retrait-minute utilisées dans le but de vider les comptes de trois personnes âgées. L’une avait 97 ans, une autre venait de perdre son épouse. Un client a été délesté de 49 120 euros, un autre de 25 100 euros, ces deux personnes ont été indemnisées par le Crédit Agricole. Un dernier a été abusé à hauteur de 9 200 euros, cette somme a été remboursée par son ancienne conseillère financière.

Mariée, jusqu’alors inconnue de la justice, cette mère de trois enfants au délicat parcours de vie a été mise à pied puis licenciée en mars dernier. Interpellée, Khadija J s’est enfermée dans le déni avant de prendre conscience de ses fautes. « J’ai foutu 20 ans de carrière en l’air, je m’en veux à mort, j’ai fait du mal ». Plus surprenant… « Je n’avais pas besoin d’argent ». Réellement ? Madame aimait jouer au casino.

Si la prévenue, en pleurs, reconnaît ses torts, elle n’en conteste pas moins l’ampleur du préjudice. « 75 000 euros, ce n’est pas possible, je refuse d’accepter ça ». Autre difficulté. « Une face de ma personnalité me fait flipper ». Au nom de sa cliente, Me Mélison en vint à interroger le tribunal quant à l’opportunité d’une expertise psychiatrique. Une demande finalement rejetée. Décision ? Dix-huit mois de prison, une peine intégralement assortie d’un sursis probatoire comprenant une obligation de soins, une interdiction à titre définitif d’exercer une activité en milieu bancaire et une interdiction d’engager des paris et de prendre part à des jeux d’argent et de hasard.

T. Bo.

* Conformément à une règle interne à la rédaction, seuls les identités de prévenus condamnés à une peine de prison ferme sont mentionnées.

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