Tri des biodéchets : ça ne coule pas encore de source
Depuis le 1er janvier 2024, professionnels et particuliers doivent trier à la source les déchets organiques. Enfin, ça, c’est pour la théorie. Car, en pratique, rien n’a réellement été fait. Plusieurs pistes sont envisagées par les différents acteurs en la matière.
C’est une mesure qui a fait couler beaucoup d’encre, tout au long de l’année 2023. Pourtant, le faux-départ a eu lieu. Depuis le 1er janvier 2024, afin de suivre le droit européen et la loi anti-gaspillage de 2020, le tri des biodéchets (notamment les déchets verts et alimentaires) doit être généralisé à « tous les professionnels et les particuliers » de l’Hexagone. Mais à Saint-Dizier, la pratique relève pour l’instant plus de l’ordre de l’exception.
« Est-ce que ça se fera ? »
Côté particulier, si pour ceux bénéficiant d’un jardin tout va bien, pour d’autres, elle se transforme en un casse-tête organisationnel. La question a par ailleurs été soulevée lors de la dernière permanence de quartier, mardi 13 février. « On voulait savoir ce qu’il en est. Est-ce que ça se fera ? Comment ça peut se faire par rapport aux résidences ? », s’est interrogée une riveraine.
Dans les résidences gérées par les bailleurs sociaux, la solution phare semble être la mise en place de composteurs. Si Plurial Novilia songe à en installer « prochainement sur l’ensemble de ses résidences présentes sur la ville », l’Office public de l’habitat (OPH), lui, s’avère plus dans une démarche de tâtonnement. Et ce, bien qu’il ait pris involontairement de l’avance en aménageant, en 2023, des composteurs collectifs sur deux sites (lire en encadré). « On est en train d’en étudier un troisième sur l’immeuble Morvan », explique Delphine Paillardin, sa directrice générale. A l’avenir, d’autres pourraient également sortir de terre. Le tout, comme le fera Plurial Novilia, en concertation avec la Ville et les services du Smictom (Syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères).
Des points de collecte bientôt installés en ville
Ce dernier – faisant partie du Syndicat départemental d’énergie et des déchets de la Haute-Marne (Sded 52) qui a la charge de gérer cette problématique – a pu apporter plus de réponses sur l’application concrète de cette loi sur le tri à la source des biodéchets. « Il y aura la vente de composteurs à des prix préférentiels auprès des particuliers », projette Laurent Clément, directeur du Smictom nord Haute-Marne. « Il y aura aussi des points de collecte qui desserviront des zones. Les quatre emplacements ne sont pas encore actés. » Pour mener à bien ce projet, la Ville recherche d’ailleurs des « référents » pour s’occuper de ces composteurs. Une fois plein, l’engrais généré pourra revenir aux riverains. Auquel cas, c’est la collectivité qui le réutilisera. Du fait du manque de terrains propices à l’installation de composteurs, des réflexions sont par ailleurs en cours pour le centre-ville. À Laurent Clément de conclure : « Il va falloir un peu régler le dispositif. Ce n’est pas qu’on part à l’aveugle, mais il faut voir comment ce sera perçu et comment on pourra ajuster tout ça. »
Dominique Lemoine
Composteur au Vert-Bois : près d’un an après, l’heure d’un premier bilan
En juin 2023, l’Office public de l’habitat a installé, en collaboration avec les Ateliers de la Vallée de la Marne et Unis-Cité, un composteur collectif au pied de l’immeuble Tramontane au Vert-Bois. « Il fonctionne », constate Charlène Lataxe, coordinatrice d’équipes pour l’association, mercredi 14 février, avec un recul de huit mois. « Des locataires des alentours viennent aussi déposer leurs biodéchets. » « Il y en a qui sont intéressés par le faire et d’autres qui n’ont pas envie de se casser la tête », nuancent les quatre jeunes encadrant la pratique. Mais la structure ne perd pas espoir de la faire connaître. Pour cela, elle a donc organisé, le 31 janvier, un café compost, attirant une dizaine de curieux. Le prochain aura lieu mercredi 13 mars, de 14 h à 16 h, à l’immeuble Tramontane.