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Très haute tension – L’édito de Patrice Chabanet

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Cela fait plusieurs semaines que Poutine souffle le chaud et le froid sur la braise ukrainienne. Depuis quelques jours, le chaud semble l’emporter. Le président russe reste cramponné sur ses positions, en clair ne rien céder. Plus important encore : derrière le discours il y a l’inexorable montée en puissance de l’appareil militaire : 150 000 hommes (peut-être plus) prêts à fondre sur l’Ukraine. Une simple gesticulation pour impressionner l’adversaire ? On pourrait le croire, mais la mort de deux soldats ukrainiens a de quoi refroidir les espoirs de ceux qui ne veulent voir que des postures dans le jeu du Kremlin.

Plus on s’approche d’un possible déclenchement des hostilités, plus l’Occident multiplie les initiatives diplomatiques, comme si ces dernières pouvaient arrêter le compte à rebours. La version moderne de la supplique de Madame du Barry : « Encore un moment, monsieur le bourreau ».

En fin de compte, on ne sait pas quelles sont les intentions réelles de Poutine. Une attaque générale contre l’Ukraine et sa capitale, Kiev, ou une opération éclair sur le Donbass, la partie russophone du pays. La deuxième option paraît la plus logique car elle constituerait une prise de guerre à moindre coût : les Occidentaux se contenteront de protester, comme d’habitude.

Cela dit, des inconnues demeurent. Que feront les groupes extrémistes de la minorité russe ? Ils peuvent provoquer des incidents avec l’armée ukrainienne, histoire de favoriser l’intervention des soldats russes.

La somme de ces incertitudes fait craindre le pire. Elles ne peuvent plus s’éterniser, tant la tension s’approche de son paroxysme. Qui cédera le premier ? Poutine n’est pas homme à enclencher la marche arrière.

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