Travaux de Roland-Garros : du changement, maintenant et après !
La modernisation du stade de Roland-Garros, qui ne correspond plus du tout aux standards en Grand chelem, après des années de recours divers et variés, va se concrétiser d’ici 2021. Il était temps, pour conserver ce tournoi qui intéresse les puissances financières qataries ou chinoises.
Cette année, le Village, grand bâtiment qui borde la Porte d’Auteuil, en aluminium et en verre, est sorti de terre. Les courts 7 et 9 ont aussi été rénovés et le 18, une belle petite arène, a remplacé le N°2. Sans oublier le N°1, qui sera détruit après l’édition 2019. Pour celui qui n’est pas venu Porte d’Auteuil depuis quelques années, le stade (qui date de 1928) a bien changé.
Dans le jardin des serres d’Auteuil, «un projet sportif et environnemental» sera achevé en juillet. L’un des changements spectaculaire pour cette édition est, en effet, la construction quasiment achevée du court Simonne-Mathieu (5 000 pla-ces). «C’est un court de tennis semi-enterré et entouré de quatre serres sophistiquées qui représenteront les quatre continents. On voit d’ailleurs à peine le terrain quand on se promène dans ces serres», explique Gilles Jourdan, directeur du projet de modernisation du stade. Au final, l’effet est réussi et ce terrain, qui sera le troisième en capacité, va aussi permettre d’aérer la circulation dans les allées souvent bondées, l’un des points noirs.
Les gradins du Central démolis et reconstruits pour 2019
Par ailleurs, les gradins du Cen-tral vont être démolis à 80 % dès le 18 juin et pour dix mois. Puis reconstruits pour 2019. «Mais sa capacité ne bougera presque pas, avec 15 000 personnes. Nous aurons 150 000 personnes en plus sur les sessions de nuit. Les gradins seront plus larges et les sièges vont être plus confortables (en bois de châtaignier, comme sur le Lenglen et le Simonne-Mathieu). On privilégie le confort du spectateur, comme pour les sièges du Lenglen pour cette édition. Le toit sera livré en 2020, avec onze ailes d’avion de 300 tonnes chacune. Grâce à des moteurs électriques très puissants, elles se déploieront en douze minutes sur une surface d’un hectare. Il y a peu de stades en Europe qui ont 30 ans. On doit adapter les besoins.»
Pour la Fédération, qui a commencé les travaux en 2011, il aura donc fallu dix ans pour que cette modernisation tant attendue par tous les acteurs du tennis se concrétise enfin. Entre-temps, la FFT avait rejeté l’option d’un déménagement à Versailles, Gonesse, ou Marne-la-Vallée. Roland-Garros, c’est Paris et son chic 16e arrondissement. Pour un budget global avoisinant les 360 millions d’euros, mais pour des changements indispensables.
Nicolas Chapon