Travaux à l’intérieur de l’église : du grand art
Jacques Viard est un Artiste avec un grand A. Restaurateur de tableaux, il est installé à l’intérieur de l’église pour d’importantes rénovations.
Depuis plusieurs jours, les allées de l’église étaient prêtes à accueillir le restaurateur de tableaux, Jacques Viard. Cet artiste, âgé de 78 ans, originaire de l’Indre, a élu domicile pour quelques semaines à Cohons, le temps d’exécuter les travaux commandés par la municipalité de Bourg.
En effet, outre la rénovation de vitraux existants, il fait tout lui-même : sculpte le bois pour redonner vie à une statue abîmée, fabrique les cadres si besoin pour les tableaux, brode lorsqu’il restaure les bannières d’église, fabrique les lustres car il possède un four pour faire cuire le verre ; cela lui permet de créer les pampilles à l’aide de moules. Il sait aussi faire de la marqueterie, des escaliers, de la céramique pour refaire des carreaux de carrelage, et son four chauffe jusqu’à 1 300°C. Les carreaux sont peints et ensuite mis en cuisson pour fixer le motif. Après l’école des Beaux-Arts de Versailles, puis l’école du Louvre, il a fait des stages chez des restaurateurs de tableaux. C’est après avoir vu l’intérieur de certaines églises en mauvais état qu’il a eu envie de se spécialiser dans ce domaine. Il a restauré environ 550 églises, car il ne travaille que dans les édifices religieux. Il y a une trentaine d’années, il s’est mis aussi à la restauration des peintures murales (travail de précision et très minutieux). La restauration des vitraux n’est arrivée que depuis une vingtaine d’années lorsqu’il s’est rendu compte que beaucoup de vitraux étaient cassés dans les églises. Possédant de grands échafaudages allant jusqu’à 8 m, sachant peindre, il s’est lancé dans l’aventure et travaille dans toute la France. En Haute-Marne, plusieurs municipalités ont fait appel à ses qualités de restaurateur. Il pense que le chantier de Bourg sera l’avant-dernier, sinon le dernier, car suite à une chute il y a six mois, il a maintenant des vertiges. Il devrait terminer le travail à la fin du mois.
La fabrication d’un vitrail
Il faut compter trois jours avec la cuisson pour fabriquer un vitrail. Pour l’église de Bourg, il y en a 23 en tout. Un carreau est un carré de 65 cm de côté composé de plusieurs morceaux de verre d’épaisseur de 3 ou 4 mm cuits à 650°C. Le restaurateur les peint avec de la peinture à verre ou une peinture à céramique. Ensuite, il cercle avec des baguettes gouttières de plomb malléables avant de souder avec du plomb. Jacques précise : « On ne peut pas faire plus grand sinon ce n’est pas stable : le plomb se plie ». Le plus petit vitrail composé de plusieurs carreaux a été posé. « J’ai un avantage en cette saison, je suis au frais pour travailler, cependant en hiver, je suis au froid…», ajoute le restaurateur.