Travail protégé et adapté : les chiffres en Haute-Marne
Cette semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (du 14 au 21 novembre en 2022), est un rendez-vous qui répond naturellement à un besoin. Pourtant, les chiffres qui le démontrent restent difficiles à obtenir. Le directeur de l’association haut-marnaise au service de l’insertion des travailleurs handicapés en entreprise (AHMSITHE) Jean-Marie Thirion, en charge de la gestion de Cap emploi, a volontiers donné « les siens », en précisant quand il le fallait qu’ils étaient incomplets car d’autres institutions ont les leurs.
jhm quotidien : combien y a-t-il en Haute-Marne de personnes handicapées en recherche d’emploi, et, parmi elles, quel est le pourcentage de chômeurs de longue durée ?
Jean-Marie Thirion : environ 650 à fin octobre 2022. En novembre 2022, il y a 56% des 1 641 demandeurs d’emploi bénéficiaires de l’obligation d’emploi (DEBOE) inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an.
jhm quotidien : combien y a -t-il de personnes ayant pu intégrer le dispositif DuoDay, qui consiste à faire entrer des personnes handicapées dans une entreprise « classique » ou bien une administration, dans laquelle elle formera un duo avec un de ses employés ?
J-M.Th. : pour le DuoDay, le bilan devrait être mis en ligne autour du 26 novembre, comme l’année dernière. Cap emploi a réalisé 12 DuoDay grâce à des mises en relation. Mais les chiffres totaux seront dans le bilan de la plateforme, et le volume sera plus important…
Concrètement, DuoDay fonctionne via une plateforme sur laquelle entreprises et demandeurs d’intégration vont s’inscrire. Ces derniers peuvent se faire accompagner pour candidater. Cap emploi fait en sorte de faire matcher au plus vite.
jhm quotidien : combien y a -t-il de personnes souffrant de handicap employées dans des entreprises « classiques » ?
J-M.Th. : je vous renvoie aux chiffres de l’INSEE. Il faut avoir en tête qu’il y a des travailleurs souffrant d’un handicap qui ne se voit pas (appareillage auditif, maux de dos…) qui ne veulent pas que leurs employeurs soient au courant -un sur trois- , quand d’autres adoptent la position inverse. Il faudrait prendre en compte les chiffres de la MDPH, puis les croiser.
jhm quotidien : quel est le nombre d’entreprises qui n’emploient pas de personnes handicapées qui sont en capacité de travailler dans une entreprise « classique » ?
J-M.Th. : ce sont les entreprises de 20 salariés ou plus qui étaient concernées, en devant employer 6% de travailleurs handicapés (depuis le 1er janvier 2020, toutes ont un devoir de déclaration, NDLR). C’est l’AGEFIPH qui a les chiffres.
jhm quotidien : le directeur de l’ESAT de Bourbonne-les-Bains a indiqué que de nombreuses personnes étaient sur liste d’attente en Haute-Marne. Les services de l’Etat ont-ils une idée de ce qui peut être fait pour celle-ci, « en remplacement » ?
J-M.Th. : au niveau de la MDPH, sur environ 1 400 personnes pouvant travailler exclusivement en milieu protégé, 800 sont intégrés en ESAT donc 600 sont sur le seuil de leurs portes. Le moratoire sur la création de place vaut pour la Haute-Marne, où le ratio places-personnes concernées est considéré comme bon.
Au 31 décembre 2021, le service départemental d’accompagnement insertion professionnelle (SDAIP) fait état de 971 personnes ayant une orientation valide vers les ESAT dont 464 personnes sont intégrées dans les établissements de Haute-Marne – 71 personnes à l’ESAT APAJH de Breuvannes, 85 personnes à l’ESAT APAJH de Froncles, 27 personnes à l’ESAT Montlétang de Bourbonne-les-Bains, 107 personnes à l’ESAT ADASMS de Puellemontier, 172 personnes aux ESAT Bois l’Abbesse de Saint-Dizier et Langres.
Par ailleurs, nous travaillons avec les ESAT des départements limitrophes (Vosges, Marne, Côte d’Or, Meuse, Aube…). En 2021, nous avons rencontré 179 personnes et, en 2022, 250. La semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, c’est une semaine, nous, c’est tous les jours ».
Propos recueillis par Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
Structures existantes
Des personnes souffrant d’un handicap intellectuel ou pyschique peuvent travailler si et seulement si elles intègrent des structures adaptées. Point sur les structures existantes.
La Haute-Marne compte six structures -dont cinq établissements et service d’aide par le travail (ESAT) et une entreprise adaptée (EA). Les ESAT sont ceux de Bois l’Abesse à Saint-Dizier et Langres, celui de l’ADASMS à Puellemontier, celui de l’APAJH à Froncles et à Breuvannes-en-Bassigny, et l’EA de Bologne.
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