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Transports : la liaison en bus vers Dijon peine à trouver son public

La ligne compte actuellement quatre trajets quotidiens, avec un départ de la gare de Langres, un arrêt place Bel’air, un à Longeau et un à Vaux-sous-Aubigny avant de rejoindre Is.

Trois mois après son lancement, l’expérimentation d’une liaison entre Langres et Is-sur-Tille par bus pour rejoindre Dijon via une correspondance en TER semble rouler, mais au pas. Des ajustements paraissent nécessaires à commencer par une vraie communication.

Depuis janvier 2024, une ligne régulière a été mise en place par la Région Grand Est afin de relier Langres à Dijon, suite à une demande du Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR). Une ligne hybride puisqu’elle s’effectue en bus jusqu’à Is-sur-Tille où les voyageurs peuvent prendre une correspondance pour rejoindre Dijon. Une offre, expérimentale jusqu’en janvier 2025, aura demandé un investissement de 236 000 € à la Région Grand Est.

50 voyageurs semaine en moyenne

Mercredi 3 avril, une réunion en visio-conférence a réuni une douzaine d’élus, de techniciens et de représentants de la SNCF, impliqués dans la mise en œuvre de cette expérimentation, à commencer par Thibaud Philipps, vice-président de la Région Grand Est en charge des transports. Objectif  : faire un point après trois mois de mise en service. Les chiffres annoncés montrent une moyenne de 50 voyageurs par semaine, ce qui, pour le vice-président régional, est « plutôt encourageant ». « Pour nous, une expérimentation telle que celle-ci est une réussite dès que les recettes couvrent 10 % de l’investissement. Là, nous en sommes à 8 % et sans  communication autour de son lancement et l’annulation de l’inauguration. » Et, effectivement, le premier point noir de ce dossier est bien là. « J’ai vu deux messieurs d’un certain âge, résidant au centre-ville, monter dans le bus en gare de Langres. Ils avaient payé un transport à la demande car ils ignoraient qu’il y a un arrêt place Bel’air », rapporte un chauffeur de la ligne.

Quand les JO s’emmêlent

Autre sujet de complication : l’inexistence de réciprocité tarifaire entre les Régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté. En effet, impossible, par exemple, avec la carte Fluo du Grand Est, d’obtenir des réductions sur le prix du ticket sur cette ligne. Une aberration, pour certains élus, qui rappellent que cette même carte permet des avantages pour monter à Paris. Une problématique dont la Région Grand Est a bien conscience et au sujet de laquelle elle dit travailler avec les élus de Bourgogne Franche-Comté. Mais, sur cette question, Émilie Gravier, Directrice du transport ferroviaire de voyageurs au Grand Est, a souligné l’impact des Jeux Olympiques. « Il n’y aura, de toute façon, pas de mise en œuvre de réciprocité avant janvier2025, car il y aura un gel du développement de cette politique en raison des Jeux Olympiques. »

Un argument que le président Aubertot ne considère pas comme un obstacle à un travail préalable réunissant autour de la table les élus des deux régions et du PETR. « Il faut absolument une rencontre avec les élus de Bourgogne-Franche-Comté. L’argument de ne plus voir de véhicules à moteur thermique supplémentaires, je l’entends. Mais il vaut mieux voir arriver un bus plutôt que 40 voitures. Et la réciprocité elle doit se travailler maintenant même si elle n’est applicable qu’après les JO ! »

Des chiffres et une absence de vitrine qui ont amené certains élus locaux à ne pas partager le regard optimiste de Thibaud Philipps. « Il fallait que la liaison se fasse jusqu’à Valmy pour répondre aux besoins des gens. Là on a une offre routière au prix du ferroviaire sans avoir de réciprocité des tarifs possible pour un trajet de 1 h 40 au lieu de 1 h !On voit que l’on n’attire pas les gens. Est-on obligé de poursuivre l’expérimentation sur un an ou peut-on, au regard du bilan et du coût, la raccourcir ? », a même demandé Sylvie Baudot, élue au PETR.

Autant de points qui devront faire l’objet, a minima, de ajustements pour que cette ligne trouve enfin son public et offre un vrai service attendu.

Patricia Charmelot

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