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Philippe Urli est le directeur de Kéolis

Transports : évolution au nom de l’équité et d’une économie XXL

Philippe Urli est le directeur de Kéolis
« Offrir des transports à 63 communes et à celles associées tout en économisant notablement, l’Agglo a fait fort ! »

L’Agglomération de Chaumont a de nouveau retenu le délégataire de service public Kéolis pour ses transports routiers. De nombreux changements vont intervenir. En effet, l’Agglo exigeait une économie de 1,2 M€ par an, tout en récupérant la compétence transports scolaires à la Région (sa quasi totalité).

 « On a commencé en septembre ». Si Kéolis s’est retrouvé le seul candidat à l’appel d’offres de l’Agglomération pour reprendre la délégation de service public (DSP) des transports scolaires, son directeur Philippe Urli insiste : jusqu’au verdict, il ignorait que ses équipes couraient seules dans leur couloir pour ce travail de titan. Les « études socio-économiques très pointues », il a fallu en enchaîner quelques-unes, même si Kéolis n’a pas commandé les très onéreuses « traces d’opérateurs » : inutile dans des zones peu densément peuplées. Pour la nouvelle DSP de 5 ans, le cahier des charges de l’Agglo « avait évolué ». Sur à peu près tous les items : itinéraires, parc de véhicules, fréquence de circulation… Tous taillés à l’aune « des moyens de l’Agglo » – de manière prégnante -, et de « l’appétence des élus pour le sujet des transports ».

Plus de dépense mais 1,2 M€ d’économie

« L’enveloppe dévolue aux transports représente un peu plus de dépense pour l’Agglo, mais on ne mesure pas la même chose ». Un changement notable a en effet été intégré au cahier des charges de la collectivité, qui reprend dans sa quasi-totalité la gestion des transports scolaires à la Région (26 bus), à partir du 1er septembre prochain : tous ceux qui partent et arrivent sur le territoire de l’Agglo (17 circuits), ceux qui desservent des communes de l’Agglo (6 circuits) quand la Région continue de piloter ceux qui desservent des communes hors Agglo (7 circuits). Toutefois, signale Philippe Urli, « si l’on additionne la dépense de l’Agglo dans le contrat de DSP qui se termine à celle de la Région, la DSP de demain égale une économie d’1,2 M € par an ». Inflation oblige, « cette économie(-là) était une telle priorité » qu’elle a gouverné l’élaboration de l’offre de Kéolis. « On s’est concentré sur la fréquence de circulation, le syndrome du bus vide – 15 t sur la route pour ne véhiculer qu’un voyageur… voire zéro -, l’âge des autocars ». C’est ainsi que sur ce dernier point, le délégataire va faire « durer » ses véhicules.

« Tirer tout le monde vers le haut » 

« On a mis les communes de l’Agglo à peu près au même niveau ». Voilà pour la réponse apportée par Kéolis. S’il y aura moins de passages de bus à Foulain, il y en aura davantage à Vitry-les-Nogent. « Alors, oui, ça va manquer aux uns, mais ça va apporter aux autres. L’idée, c’était de tirer tout le monde vers le haut ». Jusqu’alors, récapitule Philippe Urli, sur le réseau Cmonbus, qui correspondait au territoire de l’Agglo de Chaumont avant 2017 (environ 500 enfants véhiculés), le tarif annuel était de 144 € quand sur le réseau du territoire de l’Agglo d’après 2017, ce service était gratuit -la Région payait. Sachant que dans la Vallée de la Marne (Cerisières, Vignory…), les scolaires avaient recours au TER et à Cmonbus, pour un coût annuel allant jusqu’à environ 400 €. « Des différences tarifaires incompréhensibles par le public ». Eh bien « demain, sur tous les territoires, le tarif annuel sera de 94 € (sous condition d’être ayants-droit, c’est-à-dire ses habitants ou ses élèves dans le respect de la carte scolaire ou hors-secteur validé, NDLR) », c’est agir au nom de l’ « équité du service public », souligne le directeur. Ces 94 € n’ont pas été fixés au hasard : ce prix vaut pour tout le Grand Est et répond à l’exigence d’ « uniformité territoriale ».

« Pas de mieux dans la fréquence »

« Sur la fréquence de passage des bus, on ne sera pas meilleurs demain ». Philippe Urli explique qu’il y a en effet des invariants en matière de transport. Ainsi, « quand on a un bus toutes les 5 mn, on le prend bien plus… mais ça coûte extrêmement cher – en s’exposant donc au syndrome du bus vide ». Au regard de l’impératif de l’économie XXL de l’Agglo, dont les terres comptent « plus de 500 000 voyages par an » – grosso modo des Chaumontais – Kéolis a écarté la possibilité d’augmenter la fréquence de passage des bus. Enfin, des changements interviendront sur le tracé du réseau et les horaires, dans leur amplitude. Dont Kéolis ne veut encore rien dire. Philippe Urli indique que « des renforts pour le service de réassurance » seront engagés. Pour l’heure, le transporteur lance sa communication à destination des scolaires.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

A la demande et mixte, des transports dopés

Le transport à la demande, qui répond au souhait de ceux qui veulent rejoindre des lieux difficilement contournables- de l’hôpital à la zone commerciale, va être considérablement étendu. Comme l’accès des voyageurs « commerciaux » aux bus scolaires pour des transports mixtes.

« Il y aura toujours du transport à la demande (TAD), mais il sera considérablement développé ». Organisé sur une journée ou une demi-journée, explique le directeur de Kéolis Philippe Urli, le service de TAD sera disponible à raison de deux fois par semaine dans les bourgs-centres pour les habitants qui rejoignent des « pôles de convergence » – un centre commercial, l’hôpital, une école… Avec une évolution notable : le service sera multiplié quasiment par trois. On réservera sa place par téléphone, et on bénéficiera d’un « service de réassurance », autrement dit d’un interlocuteur dédié à répondre aux questions et/ou inquiétudes.

Conjointement, les voyageurs avaient déjà possibilité d’accéder aux cars scolaires du réseau Cmonbus (6 autocars). Demain, ils auront la possibilité de le faire dans une soixantaine de communes au lieu d’une vingtaine, dans la limite des places disponibles. « Si le confort n’est pas du grand luxe, au moins rend-on un vrai service public ». Qui est d’ailleurs mis en place dans d’autres territoires ruraux de France.

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