Transmission – L’édito de Christophe Bonnefoy
Transmission – L’édito de Christophe Bonnefoy
Quoi de plus beau que la parole d’un fils pour teinter un hommage des accents de la sincérité ? Ils étaient deux, en l’occurrence, hier dans la cour des Invalides, pour dire un dernier au revoir à une maman. Presque celle, d’une certaine manière, de tous les Français. Une grande femme qui avait fait siennes les valeurs humanistes. Jean et Pierre-François ont su, simplement, parler de Simone Veil pour en sublimer les combats, pour restituer sa discrétion, tout autant que sa détermination, dans une époque où il était loin d’être facile de parler d’IVG, par exemple. L’unanimité des hommages avant et après la cérémonie est allée bien au-delà de la simple question politique. Elle a, surtout, fait briller l’universalité des batailles menées par Simone Veil. Tout autant que le discours d’Emmanuel Macron qui, lui, a souhaité remercier celle qui a tant œuvré pour une belle idée de l’Europe, la cause des femmes ou encore que ne s’éteigne jamais le terrible souvenir des camps de la mort, de ceux qui furent marqués dans leur chair ou n’en revinrent jamais. Unanimité, ici aussi, sur les propos du chef de l’Etat et un hommage à la fois à la militante et au personnage politique, dans son sens le plus noble. Simone Veil reposera au Panthéon, elle y sera accompagnée de son époux Antoine, décédé en 2013. Une façon, pour la République, de confirmer tout naturellement sa place dans la grande Histoire de notre pays, mais également, en accord avec sa famille, de ne pas séparer deux êtres qui vécurent la même vie de combats. Le dernier mot de Simone Veil, avant de partir, fut un simple «merci». La teneur des hommages rendus hier pourrait se résumer en deux : de la même manière, merci, bien sûr, mais aussi transmission. Une nécessité.