Tranche de vie
Tribunal correctionnel. De nationalité congolaise, Stachys Mbungu « est arrivé en France en 2014 », on ne sait trop comment. Place à une vie d’errance, place à la rue, à Paris, où plusieurs centaines de sans-papiers plantent ici ou là, au fil des expulsions, tentes et espoirs d’une vie meilleure. Agé de 22 ans, hébergé dans les Alpes par une militante d’une association d’aide aux migrants, Stachys Mbungu pouvait entrevoir un début d’intégration. Tout vola en éclats le 10 août 2020, sur l’axe autoroutier A5, aux environs de 13 h 30, lorsque le jeune homme, alors âgé de 22 ans, perdit le contrôle du véhicule à bord duquel il circulait en compagnie de sa bonne étoile, sa « marraine républicaine », une femme de 90 ans décédée des suites de ses blessures.
Blessé, interpellé, non titulaire du permis de conduire, Stachys Mbungu a tenté de faire croire qu’il n’était pas au volant. La simple analyse du recul du siège conducteur permit d’attester du contraire. Le jeune homme fit par la suite état d’un problème avec le système de freinage. Une expertise permit d’attester du contraire. Stachys Mbungu se serait manifestement endormi. Des poursuites furent engagées pour homicide involontaire par conducteur et conduite sans permis. Placé en détention provisoire pendant deux mois, Stachys Mbungu fut remis en liberté, sous contrôle judiciaire, en octobre 2020.
Où est-il ?
Les deux filles de la nonagénaire n’ont pas souhaité se constituer partie civile. Suite à ce drame de la route, la famille de la victime a continué d’apporter aide et assistance au prévenu. Un homme ayant manifestement préféré quitter le territoire national. Stachys Mbungu « a été vu en novembre 2021 » dans une gare allemande. Où est-il ? Allez savoir… Le prévenu ne se sera pas présenté à la barre du tribunal correctionnel.
« Les faits sont d’une gravité extrême, monsieur a eu une attitude malaisante et fuyante tout au long de la procédure, le prévenu avait déjà été condamné pour conduite sans permis avant cet accident », souligna madame le procureur Bras-Abbari avant d’appeler à condamner le prévenu à une peine de 18 mois de prison ferme. Décision ? Deux ans de prison dont douze mois avec sursis.
T. Bo.