Trains : « pas un centime à la SNCF » depuis le 1er janvier
Le niveau du service attendu par la Région et les usagers du train n’étant pas du tout satisfaisant, le Grand Est n’a pas payé un centime à la SNCF depuis janvier alors qu’il doit verser 50 millions d’euros par mois.
Un client mécontent de son fournisseur. C’est ainsi que Jean Rottner illustre la relation qui lie la Région et la SNCF. La Région est le client et la SNCF le fournisseur. Entre les deux, il y a de l’eau dans le gaz. Le président du Grand Est fulmine et ne décolère pas. Ce mardi, JHM quotidien lui a parlé des galères rencontrées par les usagers de la ligne 4 (Paris-Mulhouse). « Les problèmes sont partout. Pas une ligne n’est épargnée. Je suis tout ça attentivement au quotidien. C’est catastrophique partout », répond Jean Rottner. « Défauts matériels, défauts humains, défauts d’anticipation, défaut de communication… Le service n’est pas à la hauteur de ce qui est attendu et je ne suis pas satisfait des réponses », résume le président du Grand Est. En avril, il avait annoncé suspendre les paiements à la SNCF en attendant d’obtenir des gages sur l’amélioration du service. Manifestement, les attentes ne sont pas satisfaites. « Depuis le 1er janvier, la Région a versé zéro centime à la SNCF dans le cadre de la convention », a dit ce mardi le président du Grand Est. Normalement, la Région verse 50 millions d’€ à la SNCF par mois pour faire circuler les trains.
Une nouvelle rencontre courant mai
« Ce n’est pas un problème de personnes. C’est un problème de résultats. Je ne remets pas en cause la bonne volonté des agents de la SNCF, ils font ce qu’ils peuvent. Aujourd’hui, 80 % des incidents sont le fait de SNCF réseaux et non pas SNCF voyageurs », précise Jean Rottner. Il doit revoir courant mai les responsables de la SNCF pour faire un point très détaillé sur la situation. Jean Rottner est d’autant plus amer que le Grand Est mise beaucoup sur le train dans le cadre de son projet politique « en favorisant la transformation des usages » en matière de mobilité. « J’attends de la SNCF qu’elle soit une compagnie moderne, à l’écoute de ses territoires et de ses clients », conclut Jean Rottner. Est-ce que le Grand Est va accélérer le processus d’ouverture à la concurrence de ses lignes ferroviaires ? « On ne peut pas aller plus vite que ce que nous faisons », répond Jean Rottner. L’ouverture à la concurrence est un processus à la fois long et lourd.
C. C.