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tribunal judiciaire de Chaumont : pédopornographie

Traînée sur plusieurs mètres par la voiture du père de ses enfants

tribunal judiciaire de Chaumont : pédopornographie

Tribunal correctionnel. Une femme a été trainée par un véhicule conduit par le père de ses enfants avant de passer sous une roue, jeudi 27 septembre, à Saint-Dizier. Un malencontreux accident aux dires du prévenu. Des violences en récidive aux yeux de la justice.

Ils s’aimaient, ils ne s’aiment plus et ils se déchirent. Un classique. Les querelles entre adultes prennent parfois une dimension dramatique. Une femme aurait pu perdre la vie, jeudi 27 septembre, à Saint-Dizier.

Le contexte renvoie à une séparation compliquée. « Lundi, j’ai reçu des dizaines de SMS, ça a continué le mardi. (…) Le matin, elle est venue à 6 h 50 pour me reprocher d’avoir laissé le petit jouer avec le fils de la voisine, ça ne lui plaît pas, elle est jalouse, pour elle, la voisine, c’est une salope. (…) Jeudi, elle m’a à nouveau appelé, j’ai fini par répondre, vers 15 h 30, en sortant du travail. Elle m’a dit qu’elle était à Chancenay, en fait, quand je suis arrivé, elle était devant chez moi ».

Le ton ne tarde à monter. Monsieur se fait pour ainsi dire tirer l’oreille, un certificat médical en atteste. Dans des conditions rocambolesques, difficiles à définir, madame se retrouve en possession des clés du domicile de monsieur. Monsieur se retrouve en possession du téléphone portable de madame. Une course poursuite s’en suit. « Vers Cora, j’ai doublé pour qu’elle me rende mes clés, elle s’est rangée sur le côté, elle a attrapé la poignée de porte. (…) Ma fenêtre était ouverte, elle s’est penchée dans le véhicule, je suis reparti pour qu’elle me laisse, elle a glissé et j’ai senti un choc au niveau de la roue arrière. Je me suis arrêté dès que j’ai pu ». Bilan ? Une omoplate fracturée, une plaie abdominale, des contusions, plus de 20 jours d’Interruption totale de travail (ITT).

« Plusieurs dizaines de mètres »

Trois témoins ont été entendus. « Il aurait pu s’arrêter avant de lui rouler dessus ». « Il a poursuivi sa route ». La victime aurait été trainée sur « plusieurs dizaines de mètres », « 30 », selon un témoin. « Deux ou trois mètres », puis « cinq ou six », aux dires de Laurent Belmonte. Un homme condamné, en juillet dernier, à cinq mois de prison, une peine intégralement assortie d’un sursis probatoire, suite à des violences commises à l’encontre de madame.

Le prévenu reconnaît sa faute tout en soutenant qu’il s’agit d’un malencontreux accident. Et puis, madame aurait, elle aussi, sa part de responsabilité. « J’aurais dû porter plainte pour harcèlement. Je n’aurais pas dû redémarrer, c’est de ma faute, mais elle y est tout de même un peu pour quelque chose ». Une position suscitant l’ire de madame le procureur Bras-Abarri. « Madame a été trainée sur plusieurs mètres, le père de ses trois enfants lui a roulé dessus, plusieurs témoins ont vu cette scène, ces témoins font également état de l’agressivité de monsieur lorsqu’il est sorti de son véhicule pour se porter à hauteur de la victime. (…) Monsieur a été condamné au mois de juillet, deux mois plus tard, il récidive ! » Réquisitions ? Vingt-quatre mois de prison, dont huit assortis d’un sursis probatoire, avec mandat de dépôt. Alors, direction la case prison ?

Aménagement ab initio

Stupéfait par la sévérité des réquisitions, Me Grosjean vola au soutien d’un salarié empêtré dans une séparation compliquée, un homme en pleurs, abattu. « Le contexte est important, monsieur a reçu 108 messages de madame la veille des faits, monsieur a tout fait fait éviter un contact, mais madame est venue à sa rencontre. Oui, monsieur a commis une erreur en démarrant alors que madame était accoudée à la fenêtre de sa voiture, mais l’élément intentionnel pose clairement question, monsieur voulait partir, en finir avec cette dispute, il ne voulait pas rouler sur la mère de ses enfants ».

Décision ? Dix-huit mois de prison, dont onze assortis d’un sursis probatoire comprenant une interdiction de contact avec la victime et une interdiction de paraître aux abords de son domicile. Après avoir prononcé la révocation de la peine de cinq mois de prison avec sursis prononcée le 10 juillet, le tribunal a notifié au condamné un aménagement de peine ab initio sous la forme d’une détention à domicile sous bracelet électronique.

T. Bo.

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