Traîneau à l’arrêt – L’édito de Christophe Bonnefoy
Si on y mettait un esprit forcément mauvais – mais ça n’est pas du tout notre genre -, on pourrait presque sourire de la prochaine grève des contrôleurs SNCF et de la colère qui se répand chez les usagers comme neige à Chamonix. On pourrait sourire, parce qu’en Haute-Marne, on est déjà capable de passer des heures à parler de nos lignes mal tracées, de nos correspondances qui n’en ont que le nom, des incidents de parcours – si l’on peut dire -, des annulations parfois… et plus globalement de ce département qu’on ressent souvent comme coupé du monde, en terme de desserte ferroviaire. Alors grève ou pas…
Pendant les fêtes de Noël, 200 000 voyageurs se verront priver, peut-être pas de cadeaux, mais de la possibilité de se retrouver en famille. Il n’y a pas mort d’homme, certes. Il y a néanmoins matière, pour le coup, pas vraiment à sourire ; plutôt à s’énerver, une fois de plus. Une grève supplémentaire. Et toujours au moment le plus inopportun. Des centaines de TGV seront supprimés. D’ailleurs, c’est quoi, un TGV ? Un train à grande vitesse. Si, si. Mais chez nous, à ce niveau, on est au ralenti. Le TGV, ça n’est que chez les autres. Pas ici.
Soyons néanmoins solidaires. Des contrôleurs ? Peut-être. Même si, à contre-courant de bien des secteurs économiques, ils ont obtenu en deux ans autour de 12 % d’augmentation de salaire. Des millions de Français qui seront bloqués les jours prochains ? Plus probablement.
Il ne manquerait plus que le père Noël ait choisi le train pour livrer ses cadeaux…