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Trafic de drogue : « Nous, on appelle ça du dépannage »

Mise en place d’un dispositif de vidéosurveillance, écoutes, géolocalisation… Au fil de longues investigations, les policiers ont procédé aux interpellations de trois Bragards accusés de faire commerce de stupéfiants. Le dossier a été examiné ce vendredi 7 avril au tribunal correctionnel de Chaumont.

Les yeux. Et les oreilles. Un système de vidéosurveillance spécialement installé dans un secteur fréquenté de dealeurs et consommateurs. Des écoutes téléphoniques. Et, pour finir, des témoignages de consommateurs, de clients. Plusieurs mois d’investigations auront permis aux policiers bragards de procéder, mardi 4 avril, aux interpellations de deux suspects. Actuellement en détention, un troisième homme a été poursuivi dans le cadre d’une enquête ouverte au printemps 2022. Les têtes pensantes d’un important trafic ? Non, manifestement. Mais le trafic de stupéfiants, les prévenus connaissent, tous ont été condamnés pour ce motif par le passé.

Identifié à différentes reprises à proximité d’un bar, mis en cause, également, par trois clients le désignant comme un dealeur occasionnel, Mehdi B. , au RSA, a été confronté à la découverte à son domicile de 66,9 grammes de résine de cannabis, 25,1 grammes de marijuana et 4 590 euros en petites coupures. « Je suis un consommateur, pour fumer gratuitement, il m’arrive de dépanner des amis ou des connaissances ». A quelle fréquence ? Le prévenu se montre pour le moins confus. De la cocaïne ? « Je n’en vends pas, j’en consomme très rarement ». L’argent ? « Je devais devais donner 1 000 ou 1 500 euros à mon fournisseur, le reste, c’est un cadeau de ma famille pour m’acheter une voiture, je viens d’avoir mon permis de conduire ». Le prévenu a refusé de communiquer les codes d’accès à son téléphone portable. « J’ai des photos et des vidéos personnelles, rien de plus ».

« On se dépanne »

Benaissa B. a également été identifié par des clients. « J’ai eu des magasins, je gagnais 30 000 euros par mois, j’ai travaillé dans une société de fibre optique, mais je suis addict au jeu et au cannabis, j’ai également un petit problème avec la cocaïne, alors oui, je trafique un peu, je dépanne, je le reconnais, mais je ne suis pas un trafiquant, je suis un chef d’entreprise, un commerçant reconnu », aura déclaré le quadragénaire, condamné pour importation de stupéfiants par le passé. Et puis… « Vous savez, tout le monde trafique un petit peu, on se dépanne… » La difficulté est sémantique. Ce qui est, d’un côté de la barre, qualifié de trafic de stupéfiants, est, de l’autre, qualifié de simple dépannage.

Mohammed M., en détention depuis décembre 2022 dans le cadre d’une affaire de trafic de stupéfiants traitée dans la Meuse, a également été identifié comme un dealeur. Le prévenu reconnaît avoir acheté 400 grammes de résine de cannabis à Vandœuvre-lès-Nancy avant d’en céder une partie. « Il achetait les 100 grammes pour 280 ou 300 euros, il vendait le gramme 5 euros, il reconnaît avoir acheté 400 grammes et on nous explique qu’il aurait gagné 2 000 euros. Désolé, je sais encore compter, au total, ça fait 800 euros de gains, sans compter ce qu’il a fumé », tempéra Me Lalloz.

Quelques minutes plus tôt, Me Tribolet et Chaffaut avaient rappelé le tribunal à une réalité. Nulle quantité significative n’a été saisie, aucun lien avec des grossistes de la région nancéienne n’a été établi, rien n’attesterait de l’existence d’un important trafic.

La cession de stupéfiants n’est en pas moins établie, un délit sévèrement réprimé. Décisions ? Deux ans de prison ferme, avec mandat de dépôt, pour Mehdi B. et Benaissa B. Douze mois pour Mohammed M.

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