Toutes les cases – L’édito de Christophe Bonnefoy
La question subsidiaire est simple. Devra-t-on dire Madame le Premier ministre ou Madame la Première ministre ? C’est à la mode, de se poser la question.
Mais trêve de mesquinerie teintée d’un soupçon de machisme. L’affaire est importante. Et la question principale… essentielle. Ainsi, Elisabeth Borne vient de remplacer Jean Castex à Matignon. Sera-t-elle à la hauteur ? Elle a les compétences. C’est sûr. Elle a le charisme. C’est indéniable. Mais la désormais ex-ministre du Travail colle-t-elle parfaitement à la fiche de poste qu’avait définie Emmanuel Macron ? Comme on dit, elle coche toutes les cases. Le chef de l’Etat veut ratisser large à gauche, c’est plutôt sur cette aile qu’elle joue. Il voulait un Premier ministre à forte connotation écologiste, ça tombe bien. Elisabeth Borne a été ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle sait aussi, et c’est plus que primordial aujourd’hui, ce qu’emploi et insertion signifient et comment en faire des valeurs phares de notre société.
Mais un Premier ministre – ou une Première ministre -, seul(e), ne fait pas tout. A quelques semaines des législatives, c’est le gouvernement au complet qui se doit d’être cohérent dans sa composition. Et lui aussi répondre à la tonalité que veut donner Emmanuel Macron à son nouveau quinquennat. Et accessoirement, d’une certaine manière, donner envie aux électeurs de donner au Président une majorité à l’Assemblée !
On lui souhaite en tout cas une meilleure destinée qu’une certaine Edith Cresson, première et seule femme à avoir occupé le poste… et qui n’aura pas tenu un an. Un fiasco. Autre époque, autre contexte, autres enjeux.
Particulièrement en des temps si troubles. On saura, dans quelques heures, de qui Mme Borne s’est entourée. Et si les objectifs qu’a fixés Emmanuel Macron sont susceptibles d’être atteints.