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Tout en nuance – L’édito de Christophe Bonnefoy

Ce n’est pas une grève. C’est le recours à un droit de retrait. Nuance ! Les usagers, eux, n’ont pas vu la différence. Ils n’auront eu qu’une seule possibilité – attendre leur train en vain et ronger leur frein – et un unique mot à la bouche : exaspération. Peu importe qu’hier, toute la journée, la veille des vacances, les grévistes – pardon, les personnels de la SNCF ayant usé du droit de retrait – aient tenté d’expliquer que ce mouvement n’avait qu’un but : la sécurité des voyageurs. On a même entendu un syndicaliste affirmer sur le petit écran, de manière forcément maladroite : « On ne bloque pas les Français. » Là aussi, fallait-il tenter de traduire, de capter la nuance ? Ceux qui n’aspiraient qu’à se rendre tout bêtement d’un point A à un point B ont sans doute beaucoup apprécié qu’on n’ait à aucun moment pris la peine de les informer qu’il y avait blocage sur toute la ligne. En toute logique, ils n’ont pu que conclure très simplement : ce sont toujours les mêmes qui trinquent.
Ceci dit, et une fois la colère passée, on peut accorder aux agents une certaine légitimité à s’agacer de leur situation. Comment en effet accepter qu’un train ne compte à son bord qu’un conducteur, livré à lui-même en cas de problème ? C’est exactement ce qui s’est produit mercredi en Champagne-Ardenne, entre Charleville-Mézières et Reims, après l’accident qui a fait onze blessés, lors d’une collision entre l’ensemble ferroviaire et un convoi exceptionnel. Imaginera-t-on un jour un transport de voyageurs totalement automatisé ? On peut le craindre. Tout comme on peut craindre le pire dans cette hypothèse.

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