Tout commence à Munich
Jusqu’à hier, il était bien difficile de se rendre compte que la dix-huitième Coupe du Monde se déroulait en Allemagne. Le lancement a eu lieu à Munich, dans le superbe Stade Allianz-Arena, avec une cérémonie d’ouverture spectaculaire, suivie de la rencontre Allemagne-Costa-Rica. C’est parti pour un mois de football !
En dehors du fait que les autoroutes allemandes sont gratuites mais sans cesse en travaux, qu’est-ce qui frappe les esprits lorsque l’on traverse l’Allemagne ? En fait, il est bien difficile de se rendre compte que la Coupe du Monde a lieu ici ! Exception faite d’un message à connotation sportive concernant le respect des dis- tances (“restez fair-play”), force est de constater que l’Allemagne n’a pas fait de grosses dépenses pour vanter cette épreuve mondiale. Exit les publicités sur le bord des routes. Même dans les stations services, les gadgets en tout genre ne sont guère mis en valeur. Tout juste trouve-t-on des dictionnaires en différentes langues sur les termes utilisés en football. Pas terrible.
Au Portugal, Figo et ses coéquipiers étaient vendus à toutes les sauces, ici, ce n’est pas le cas. Si les hommes de Jürgen Klinsman ne sont pas prêts, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu du temps en posant pour des publicités ! En 2004, tout le Portugal était paré de rouge et de vert. Les écharpes fleurissaient les balcons, les drapeaux ornaient les voitures. Ici, rien de tout ça. Il y a bien quelques maisons et quelques voitures qui sont déco- rées mais nous sommes bien loin de la liesse que devrait engendrer un tel événement.
«Le rendez-vous de l’amitié»
Ce n’est finalement qu’aux abords du Stade Allianz-Arena de Munich, que l’on commence à voir que quelque chose d’important va avoir lieu. Enfin ! A quelques heures de la cérémonie d’ouverture et du match opposant l’Allemagne au Costa-Rica, la devise de la Coupe du Monde “le rendez-vous de l’amitié” est suivie à la lettre par les supporters des deux équipes.
Echanges d’écharpes, de casquettes, embrassades, photos de groupes, tout y passe. Un comportement qui ravirait Franz Beckenbaueur, le Président du Comité d’Organisation de la Coupe du Monde, dont le but est de faire de cette phase mondiale «une occasion unique et joyeuse de se rassembler.» Il y a bien quelques énergumènes qui n’ont comme objectifs que de goûter les différentes bières proposées pour savoir laquelle est la meilleure mais, dans l’ensemble, tout se passe dans la bonne humeur et la convivialité. La cérémonie d’ouverture pouvait débuter pendant que les tribunes se remplissaient petit à petit.
Du spectacle et de l’émotion
Un programme haut en couleurs. Chants, danses et défilés, dans des costumes aussi variés que superbes, ont rythmé, pendant trente minutes, une cérémonie d’ouverture placée sous le signe du spectacle mais également de l’émotion. En effet, pour la première fois, tous les Champions du Monde encore vivants, depuis que la Coupe du Monde existe (ils étaient hier 158 exactement), ont fait leur entrée sous les vivats de spectateurs ravis de voir sous leurs yeux de vraies légendes. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut voir le “Roi” Pelé, Maradona, Sir Bobby Charlton et bien d’autres encore, sans oublier “nos” Français, Marcel Desailly, Didier Deschamps, Laurent Blanc et consorts.
Pelé et la belle Claudia Schiffer ayant apporté le si convoité trophée, Horst Köhler, le Président de la République Fédérale Allemande, accompagné de Sepp Blatter, le Président de la FIFA et de Franz Beckenbauer, Président de la Commission d’Organisation de la Coupe du Monde, peut officiellement déclarer la dix-huitième édition de la Coupe du Monde ouverte. Place au jeu !
Reportage en Allemagne : Yves Tainturier