6 Heures de Monza : tout avait si bien commencé pour Charles Milesi !
Les 6 Heures de Monza ont été source d’espoir et de désillusion pour le natif haut-marnais, Charles Milesi : lui et ses équipiers se battaient, dimanche 10 juillet, pour une place sur le podium des LMP2, avant qu’un accrochage ne réduise à néant les chances du Richard Mille Racing Team.
Dimanche 10 juillet se tenait la 4e manche du championnat du monde d’endurance, à Monza (Italie). Cette épreuve était marquée par le retour de Peugeot en catégorie reine (Hypercar) avec la somptueuse 9×8.
Dans la catégorie en dessous, les LMP2, le plateau a été ramené à une quinzaine d’équipages, contre 27 aux 24 Heures du Mans, en juin dernier. Charles Milesi était associé, comme depuis le début de saison, à Lilou Wadoux et un nouvel équipier : Paul-Loup Chatin, vainqueur du Mans en 2013 avec Alpine, en LMP2.
Les qualifications ont été relativement compliquées pour Charles Milesi. Une « erreur bête » n’a pu permettre à l’équipage N°1 de faire mieux que 9e des LMP2 (14e du classement général).
Et pourtant, le Chaumontais d’origine, qui a pris le départ, à 12 h, s’est employé à une extraordinaire remontée : il a enchaîné les dépassements, notamment sur les têtes d’affiche que sont les WRT, Prema et United Autosport. « Je savais qu’on avait du rythme, mais peut-être pas au point de remonter si vite » d’affirmer Charles Milesi. « J’étais très en confiance dans la voiture et je sentais que je n’avais pas besoin de forcer. » La remontée a été si frucutueuse que le trio français s’est retrouvé 2e après une heure seulement de course. Paul-Loup Chatin, grâce à son expérience, et Lilou Wadoux, qui a confirmé d’énormes progrès, ont contribué eux aussi à une performance de choix : celle de maintenir l’équipe en lutte pour le podium durant les deux premiers tiers de course. Un gros contraste avec le difficile Top 10 acquis au Mans.
Un accrochage qui gâche tout
Durant ces 6 Heures de Monza 2022, la course en tête se disputait âprement chez les Hypercar : la Glickenhaus, dominatrice, a cassé son turbo, tandis que les Peugeot étaient en proie à de gros soucis de fiabilité. L’Alpine a gagné l’épreuve, après une grosse bagarre avec les Toyota.
En LMP2, le Richard Mille Racing était toujours en course pour le podium, après quatre heures d’effort. Mais la malchance a rattrapé le voiture N°1 : Paul-Loup Chatin, nouvel équipier de Charles Milesi, était au volant à deux heures du terme. Il occupait la 2e place des LMP2, quand la Prema de Robert Kubica, juste derrière, a raté son freinage et percuté l’arrière de la N°1.
Les dégâts étaient très importants : c’est surtout la boîte de vitesse qui a été lourdement endomagée, notamment sur le pignon du premier rapport. Cela a alors contraint l’équipe a rappeler la voiture aux stands pendant une heure. La lutte pour le podium et les points était perdue pour de bon.
Le prototype a toutefois pu repartir, après un réglage de la dernière chance. « On a dû changer la cassette de boîte pour la remplacer par celle du Mans » détaille Charles Milesi. Les réglages du Mans étant totalement différents, cette nouvelle configuration n’a eu pour seul but que de rallier l’arrivée, ce dont s’est occupée Lilou Wadoux.
Fuji ou pas Fuji ?
Ce fâcheux incident est regrettable, au titre de la performance qui était à la portée de Charles Milesi et ses équipiers à Monza. Le podium était possible, mais le natif chaumontais voit le verre à moitié plein. « On a fait un gros pas en avant en termes de performance. Il nous manque encore de la vitesse de pointe, ce qui nous a obligé à retirer de l’appui aérodynamique (donc moins de vitesse en virages). »
Le 11 septembre prochain, la prochaine étape du championnat du monde d’endurance se tiendra sur le circuit japonais de Fuji…si tout se passe comme prévu : avec les normes covid en vigueur, il faudra se précipiter ce mois-ci pour obtenir le visa adéquat. Une annulation conduirait alors à une course à Bahreïn, suivie d’une autre au même endroit, pour la dernière.Quoi qu’il en soit, Charles Milesi compte bien confirmer les progrès de sa voiture. « Nous aurons le verdict de la piste, quelle qu’elle soit. Mais je pense qu’on peut légitimement espérer une performance de ce genre, voire mieux pourquoi pas ! »
Bastien Dauby
b.dauby@jhm.fr