« Tous à l’Opéra » : pas une chaise de libre à l’hôtel de ville
Musique. A l’occasion de la 16e édition de « Tous à l’Opéra », la première représentation du « Pauvre matelot » s’est déroulée à l’hôtel de ville, samedi 6 mai. Une complainte lyrique en un acte.
Le lieu a été choisi pour deux raisons. Sa position centrale à proximité du marché, très fréquenté le samedi matin, mais aussi pour la présence d’un comptoir, parfait pour le décor, la scène se déroulant dans un bar. Voilà pour les avantages. L’inconvénient, c’est qu’il a été difficile d’y faire tenir 50 chaises et elles ont été vite occupées… Si bien qu’à commencer par le maire, du public est resté à la porte.
L’excellent pianiste Brian Schembri a généreusement agrémenté l’attente. A l’heure prévue, la cantatrice Hadoum Tunc, femme d’un matelot dont elle est sans nouvelle depuis des années, est arrivée. Elle est entourée de son beau-père interprété par Eric Martin-Bonnet et d’un ami, Augustin Chemelle. Après dix minutes, un matelot fait irruption et se présente comme un ami de celui attendu. De fait, la femme esseulée ne reconnaît pas celui qui est en réalité l’homme de sa vie.
Ce dernier lui fait croire être un ami de son mari, envers qui le pauvre est endetté. Alors que l’intrus teste sa vertu en la séduisant, l’épouse le tue à coups de marteau pour le voler. La tragédie, dont le scénario est signé Jean Cocteau, est à son paroxysme quand elle découvre ensuite la vérité. Le spectacle n’a duré que trente minutes, mais d’une intensité relevée par la résonance sublime du lieu.
De notre correspondant Benoît Gruhier